Rapport de l'IGPN : les policiers utilisent de plus en plus leurs armes sur le terrain

L'usage du taser, une arme "très dissuasive" et qui évite les corps à corps trop musclés, selon l'IGPN, a augmenté de 20 % l'an passé.
L'usage du taser, une arme "très dissuasive" et qui évite les corps à corps trop musclés, selon l'IGPN, a augmenté de 20 % l'an passé. © OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
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Guillaume Biet, édité par Clémence Olivier
Selon le bilan 2017 de l'Inspection générale de la police, les policiers ont utilisé beaucoup plus de lanceurs de balles de défense, de tasers et de pistolets automatiques l'an dernier qu'en 2016.

Des tirs plus nombreux, un usage plus fréquent. L’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale, a présenté mardi son bilan pour l’année 2017. De manière générale, le nombre de procédures contre les policiers est resté stable par rapport à l’année précédente. En revanche, les fonctionnaires de police ont davantage utilisé leurs armes à l'exception des grenades de désencerclement. 

54% de tirs de pistolet automatique en plus. Près de 2.500 tirs de lanceur de balle de défense, le remplaçant du flash-ball, ont été tirés en 2017, soit 46% de plus que l'année précédente. L'usage du taser, une arme "très dissuasive" et qui évite les corps à corps trop musclés, selon l'IGPN, a également augmenté de 20% l'an passé. Les tirs de pistolet automatique sont aussi en nette hausse : 54% de plus par rapport à 2016.

Plus de chauffards. Plusieurs raisons expliquent cette augmentation. D'abord, le cadre légal de l’usage des armes a été légèrement assoupli l’an dernier, mais surtout les conducteurs sont plus nombreux à prendre des risques inconsidérés pour échapper à des contrôles de police, explique Marie-France Monéger, la patronne de l'IGPN. "Cela peut arriver pour des raisons d'une banalité effrayante : ils n'ont pas de permis de conduire, pas d'assurance ou sont arrêtés pour usage de stupéfiants ou d'alcool", constate-t-elle. "Dans la quasi totalité des affaires, la légitime défense a été retenue pour les policiers".

Une phénomène qui se poursuit. Le phénomène se poursuit cette année. D’après les informations d'Europe 1, lundi soir près de Paris, un chauffard a percuté plusieurs voitures de police et a foncé sur des agents qui ont ouvert le feu. Le conducteur, finalement interpellé, avait 2,8 grammes d’alcool dans le sang.