Qui fait grève le mardi 17 mai (et pourquoi) ?

© ALAIN JOCARD / AFP
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M.B.
Un nouvel appel à la grève est lancé, mardi, pour protester contre la loi Travail. De la RATP aux routiers, en passant par les dockers, de nombreux secteurs prévoient de débrayer.

Le texte a beau avoir été adopté à la force du 49-3, ses opposants ne décolèrent pas. De nouvelles mobilisations sont organisées, mardi, dans toute la France, pour signifier le rejet de la loi Travail. Sept syndicats (la CGT, FO, la FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et la Fidl) ont appelé à faire grève et manifester.

Des cortèges dans toute la France. Mardi, les syndicats ont appelé à battre le pavé sur tout le territoire contre le projet de loi El Khomri. À Paris, un défilé est organisé, à partir de 14 heures, entre la place de l'École militaire et Sèvres-Babylone. Objectif : prouver qu'en dépit de l'adoption de la loi Travail, celle-ci est toujours rejetée par la population. Les syndicats espèrent redonner du souffle à une mobilisation qui a eu tendance à s'essouffler lors des derniers rassemblements. De fait, le ministère de l'Intérieur n'a recensé que 55.000 manifestants jeudi dernier, contre 390.000 le 31 mars. Lundi, Jean-Claude Mailly, secrétaire général FO, se voulait pourtant optimiste sur RTL. "Il y a encore une capacité, non seulement à mobiliser, mais à faire bouger le gouvernement", a-t-il déclaré. "On voudrait surtout que [l'exécutif] ouvre les oreilles et les yeux."

RATP, ports, aéroports. Les transports, les aéroports et les ports risquent d'être fortement perturbés, puisque les routiers, les dockers, les marins et les contrôleurs aériens comptent suivre le mouvement. Les routiers seront les premiers à s'y mettre, dans la nuit, à l'appel de FO et de la CGT. Même son de cloche du côté de la RATP et des aéroports parisiens, où la CGT a déposé un préavis pour la journée de mardi. Dans les ports, c'est également la CGT qui invite les salariés à bloquer progressivement les produits pétroliers dans les raffineries. Sa fédération maritime entend ainsi dénoncer "l'utilisation du 49-3", synonyme de "mépris pour les travailleurs".

D'autres perturbations à prévoir dans la semaine. Plusieurs de ces appels à la grève étant reconductibles ou illimités, il est fort à parier que les perturbations se poursuivent encore au moins jusqu'à jeudi. Sans compter que dans certains groupes, les préavis de grève ne débutent qu'après mardi. C'est le cas notamment à la SNCF, où SUD-Rail et la CGT ont déposé un préavis pour dénoncer la loi El Khomri, mais aussi peser dans les négociations en cours sur les conditions de travail des salariés. Jeudi, de nouveaux défilés seront également mis sur pied, notamment à Paris, où les manifestants iront de Nation à la place d'Italie.