Quatre erreurs à ne pas commettre avant de changer de vie

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Ugo Pascolo , modifié à
Invité de "Sans Rendez-vous", le docteur en psychologie et psychanalyste, Saverio Tomasella, revient sur les quatre principales erreurs à ne pas commettre lorsque l'on veut changer de vie. Car plus le changement souhaité est important, plus les écueils sont nombreux. 

Si vous ressentez le besoin de changer de vie, vous n'êtes pas le seul. D'après un sondage Ipsos mené en 2015, 47% des Français considèrent être en train "de passer à côté de leur vie". Si changer son alimentation ou se mettre progressivement au sport peut déjà être un défi pour certains, opter pour un changement plus radical (changer de métier ou déménager dans un autre pays par exemple), peut s'avérer être un véritable parcours du combattant.

Dans "Sans Rendez-vous", le docteur en psychologie et psychanalyste, Saverio Tomasella, auteur de Renaitre après un traumatisme (Eyrolles) ou Derrière le mur coule une rivière. Le roman initiatique du lâcher-prise (Leduc), fait le point sur quatre erreurs à ne pas commettre avant de décider d'un changement de vie.

Ne pas confondre besoin de changement et déprime

Tout d'abord, il faut savoir reconnaître les signes avant-coureurs qu'un changement de vie s'avère nécessaire. Saverio Tomasella en égrène quelques-uns au micro d'Europe 1 comme l'ennui, une satisfaction qui n'est pas pleine et entière, l'épuisement, ou encore la fatigue. Mais attention, à ne pas confondre une déprime, voire une dépression. Pour ce faire, il faut identifier si on "se dévitalise". "Si je vis dans un environnement où l'on me critique tout le temps, je vais perdre mon énergie, sans pour autant être déprimé." Et il en va de même avec la monotonie qui va saper petit à petit notre "goût de vivre". 

D'après le psychanalyste, si une activité ou un lieu entraîne un renouveau de ce goût de vivre, ou une ferveur, c'est qu'il faut pencher dans cette direction. 

Ne pas se jeter sur les désirs passagers

Mais Saverio Tomasella met en garde. Une fois que le besoin de changement est identifié, il faut savoir quoi en faire. Et c'est là que se présente un autre écueil : savoir ce que l'on veut vraiment. Une chose qui n'est pas si aisée dans une société où la publicité est omniprésente. "Si par exemple quelqu'un joue au loto pour gagner 200.000 euros et aller vivre aux Maldives : il se projette dans un fantasme, une illusion construite par la publicité, mais pas dans un désir profond."

De même, il ne faut pas idéaliser le fait de vivre dans un autre pays, ou une autre région, prévient le spécialiste. Sur place, la déconvenue peut être radicale ! Alors prenez bien le temps de vous renseigner, quitte à aller sur place, pour voir si cela correspond vraiment à ce que vous voulez sur du long terme. 

Ne pas bâcler son projet

Et pour être sûr de faire le changement qui sera le bon, le docteur en psychologie préconise de ne pas agir sur un coup de tête, a fortiori si le changement est important. "Il faut prendre le temps d'en parler à ses meilleurs amis, à ses proches, voire à un psychologue. Cela permet de prendre du recul et de se donner les moyens de parvenir à un changement." 

Reste que parfois, d'importants changements sont occasionnés par un déclic. "J'ai un ami en Espagne qui a subi une agression physique importante et a fini à l'hôpital. Là, les soignants passaient une radio des poumons et ont diagnostiqué un cancer. D'après eux, mon ami avait moins d'un an à vivre" raconte Saverio Tomasella. Face à cette nouvelle l'homme, un passionné de musique, décide de consacrer le temps qu'il lui reste à ce qu'il aime vraiment. Mais une fois de retour en France, un autre examen révèle qu'il n'a pas de cancer et qu'il va très bien. Malgré tout, il a continué à persévérer dans la musique et est aujourd'hui auteur-compositeur-interprète.

Ne pas croire que vous serez parfaitement heureux tout de suite  

Une fois lancé dans une nouvelle vie, un dernier écueil vous attend sur la route et il est concocté par le cerveau. "Des chercheurs en neurosciences ont découvert que le cerveau a un côté conservateur", explique ainsi Saverio Tomasella au micro d'Europe 1. "Nous créons au fur et à mesure de notre vie des connexions neuronales que nous empruntons souvent, les autoroutes neuronales. Et nous sommes tellement habitués à emprunter ces voies que notre cerveau se révèle être un peu paresseux à changer les habitudes." 

D'où le fait qu'un changement va de paire avec l'acceptation d'une période d'apprentissage, le temps que le cerveau bâtisse une nouvelle autoroute neuronale. "C'est un peu comme apprendre une langue étrangère", abonde le spécialiste.