Frontière France-Espagne 1:26
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Benjamin Peter, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Il y a deux ans, la France annonçait un renforcement des contrôles aux frontières. Conséquence, certains accès secondaires ont été fermés. À Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales, le col qui permet de passer en Espagne est fermé depuis 2 ans. Une incompréhension pour les habitants de la région.

C'était il y a deux ans. Emmanuel Macron annonçait le renforcement des contrôles aux frontières et un redéploiement de force de police sur les principaux axes de passage. En conséquence, des axes secondaires qui permettaient le passage de la France vers ses voisins ont été fermés. C'est le cas dans les Pyrénées-Orientales où 5 points de passages avaient été condamnés. Si certains ont été réouverts, d'autres restent bloqués ce qui commence à exaspérer les habitants. À Banyuls-sur-Mer, le col qui permettait de passer facilement en Espagne est fermé depuis deux ans.

"Liberté", peut-on lire à la peinture blanche de part et d'autre des rochers qui bloquent la frontière. Pour le maire de Banyuls, Jean-Michel Solé, que cette petite route qui traverse les Albères reste fermée, c'est incompréhensible. "C'est une privation de liberté pour les honnêtes gens qui veulent se rendre en Catalogne du Sud. Les motifs invoqués sont l'immigration alors que les clandestins ne passent pas par là", souligne-t-il.

Des conséquences économiques pour les salariés 

Le blocage a des conséquences économiques. Les salariés espagnols qui travaillent en France doivent faire de gros détours. Pauline, éleveuse de chèvre sur les pentes du col, perd un temps considérable pour chercher du foin en Espagne. "Avant je mettais une demi-heure alors que maintenant en passant par le Perthus je mets plus de deux heures. On a l'impression qu'ils veulent nous embêter, nous. Ce ne sont pas quatre rochers qui vont empêcher quatre migrants de passer", constate-t-elle.

'L'Albères sans frontières' s'est créé cet été et compte déjà 1.200 membres. Pour son président, Pierre Becque, maintenir ce passage fermé, c'est une violation du traité de Shengen. "Il prévoit des dérogations au principe de libre circulation notamment un renforcement des contrôles mais en aucun cas la fermeture. On est dans une période de forte pression migratoire ailleurs et pour d'autres raisons, il semble que l'État ne veuille pas donner de signe de laxisme", explique le président de l'association.

Malgré leurs demandes, la préfecture indique que les conditions ne sont pas réunies pour une réouverture ce qui a conduit l'association à déposer un recours devant le tribunal administratif.