Prostitution : manifestation à Paris pour l'abrogation de la loi pénalisant les clients

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La préfecture de police a comptabilisé 150 manifestants. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
Les travailleuses du sexe jugent "préjudiciable" cette loi votée il y a deux ans, selon une enquête publiée jeudi. 

Quelque 200 personnes, dont plusieurs dizaines de prostituées, ont manifesté samedi à Paris pour demander l'abrogation de la loi pénalisant les clients votée il y a deux ans. La préfecture de police a comptabilisé 150 manifestants.

"On demande l'abrogation de la loi" et "le droit commun : le travail du sexe est légal, je déclare mes impôts, j'ai le droit de proposer mes services et des personnes ont le droit de les acheter", a déclaré Christine, 53 ans "mais 43 pour les clients".

"On veut des clients". Les manifestants, travailleurs du sexe et sympathisants, se sont réunis place Pigalle, quartier historique de la prostitution parisienne, à l'appel du Syndicat du travail sexuel (Strass). Sur les banderoles brandies, on pouvait lire "Putes - trans - migrantes, libre disposition de nos existences" ou "Arrêtez nos agresseurs, pas nos clients". Parmi les slogans, on pouvait également entendre : "On veut des clients, devenez délinquants!".

Une hausse des violences. La mesure la plus marquante de la loi entrée en vigueur le 13 avril 2016 concerne les clients de prostituées qui risquent une amende de 1.500 euros, voire 3.750 euros en cas de récidive. Mais selon une enquête publiée jeudi et réalisée auprès de plus de 600 prostituées par des associations et des ONG, les travailleuses du sexe jugent "préjudiciable" cette loi et lui imputent une baisse de leurs revenus et une hausse des violences dont elles peuvent être victimes.

Les agressions sont devenues "plus fréquentes", "les putes sont rabaissées", il reste "les mauvais clients, ceux qui marchandent les prix ou veulent des rapports non protégés", a lancé à la tribune Françoise Gil, présidente des "Amis du bus des femmes".

"95% de la planète pénalise le tapin, l'offre, la demande ou les deux, et pourtant ça n'a pas disparu", a fait valoir "Mylène Juste" (un pseudo), secrétaire générale du Strass, "dans la rue depuis 16 ans", visage masqué et pin's "Je suis une putain de féministe".