La vidéo de l'interpellation a provoqué la colère des associations de lutte contre l'homophobie. 1:28
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Gwladys Laffitte, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
L'IGPN, la "police des polices", a été saisie après la diffusion d'une vidéo sur Twitter montrant une interpellation d'un jeune homme ponctuée d'insultes homophobes. La scène s'est déroulée lundi soir dans le 18e arrondissement de Paris. De son côté, le parquet de Paris a ouvert une enquête vendredi du chef d'"injure publique à caractère homophobe".

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie d'une enquête administrative et pénale après des propos homophobes tenus par un policier lors d'un contrôle, effectué lundi soir, à Paris. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a annoncé vendredi qu'il allait saisir l'IGPN, la police des polices, concernant ce contrôle. "Une vidéo a été relayée sur les réseaux sociaux montrant le contrôle d'un individu à Paris 18e. Le préfet de Police va saisir l'IGPN suite aux propos homophobes tenus par l'un des policiers intervenant", a écrit la préfecture de police de Paris dans un tweet. 

Le parquet de Paris a indiqué de son côté avoir ouvert vendredi une enquête du chef d'injure publique à caractère homophobe, confiée à l'IGPN.

Une vidéo vue plus de 500.000 fois

La vidéo publiée jeudi sur Twitter a été vue plus de 500.000 fois, elle montre deux policiers interpellant un homme. L'un d'eux répète à plusieurs reprises des propos homophobes ("ferme ta gueule, je t'encule, t'es pas un homme, t'es un petit pédé"). Dans un tweet jeudi soir, Johan Cavirot, président de Flag, association des policiers LGBT, a annoncé avoir fait un signalement sur la plateforme de l'IGPN. 

"Racisme et homophobie sont inextricablement liés"

Les associations Mousse et Stop homophobie ont annoncé de leur côté vendredi un dépôt de plainte. "Ce contrôle de police a lieu dans un contexte intersectionnel, où plusieurs facteurs de discrimination s'entremêlent. Le policier s'est cru autorisé à employer des insultes homophobes pour rabaisser le jeune qui est interpellé. Ici aussi, racisme et homophobie sont inextricablement liés", a indiqué Me Étienne Deshoulières, avocat des associations, sur le site de Stop Homophobie. 

De son côté, la vice-présidente de la l'association SOS Homophobie, Lucile Jaumain, estime au micro d'Europe 1 que les propos tenus par les policiers sont choquants. "C'est assez violent pour nous de voir tous ces termes employés contre quelqu'un qui est complètement démuni." Cette dernière attend désormais que ces représentants de l'autorité publique soit sanctionnés. Par ailleurs, SOS Homophobie a indiqué "rechercher la victime dans la vidéo qui essuyait les propos homophobes du policier".