Propagation des punaises de lit en Europe : l'étonnante découverte archéologique d'une étudiante britannique

Les travaux d'une étudiante britannique ont fourni une nouvelle hypothèse sur la propagation des punaises de lit en Europe.
Les travaux d'une étudiante britannique ont fourni une nouvelle hypothèse sur la propagation des punaises de lit en Europe. © THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Katie Wyse Jackson, une étudiante britannique, est parvenue à exhumer des restes de punaises de lit sur un site archéologique romain situé en Grande-Bretagne. Selon l'hypothèse proposée par cette équipe de chercheurs, les insectes auraient voyagé depuis Rome jusqu'aux îles britanniques à bord de lits de paille, entre autres.

Le rapport entre l'empire romain et les punaises de lit n'a rien d'évident à première vue. Et pourtant, les récents travaux archéologiques d'une étudiante britannique en établissent un très clair, fournissant ainsi de précieux enseignements autour de la propagation de ces nuisibles à travers l'Europe. Comme le rapporte le Guardian, Katie Wyse Jackson, 24 ans, spécialisée dans l'archéoentomologie (l'étude des insectes sur des sites archéologiques), est parvenue à exhumer des restes de punaises de lit, datant du début du 2e siècle, sur le site de Vindolanda, un camp romain situé à proximité du fameux mur d'Hadrien.

Selon l'équipe de chercheurs, les insectes auraient pris place dans des lits de paille, transportés par les Romains jusque dans les îles britanniques. "Les Romains apportaient des vêtements, de la paille, du grain en grande quantité alors qu'ils installaient leurs camps. C’est donc l’occasion idéale pour une ou deux punaises de lit de s'y glisser", indique Katie Wyse Jackson. Par ce biais, les nuisibles se seraient ainsi multipliés aux quatre coins de l'Europe, au gré des multiples conquêtes romaines. 

Les Romains avaient connaissance de ces insectes

D'autant que des restes de punaises de lit avaient déjà été découverts auparavant sur un autre site archéologique du Warwickshire, note Stephen Davis, maître de conférences en archéologie environnementale. Ceux de Vindolanda seraient toutefois "les plus anciens découverts en Grande-Bretagne jusqu'à présent", précise l'expert. 

Les Romains avaient d'ailleurs parfaitement connaissance de ces petits insectes, dont la réputation était nettement moins désastreuse qu'aujourd'hui. Le philosophe Pline l'Ancien imaginait même les punaises de lit capables de traiter certaines maladies, notamment les otites.

"À l'époque, les gens avaient toutes sortes d’idées sur ce que pouvaient faire les insectes", contextualise l'étudiante pour qui la présence de ces nuisibles dans le quotidien des Romains a de quoi surprendre. "Les Romains ont la réputation d'être extrêmement propres et il est donc intéressant de trouver tous ces insectes qui vont à l'encontre de cette réputation", estime-t-elle. En réalité, leur propagation peut tout à fait intervenir dans un milieu parfaitement sain.