Projet de loi Notre-Dame : Stéphane Bern et Jack Lang inquiets des dérogations prévues

Stéphane Bern est chargé d'une mission patrimoine par le président Emmanuel Macron.
Stéphane Bern est chargé d'une mission patrimoine par le président Emmanuel Macron. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
"Les lois d'exception, ça m'angoisse toujours", a notamment déclaré mercredi l'animateur, alors que le projet de loi permettrait au gouvernement des dérogations pour la reconstruction de la cathédrale. 

À peine présenté, le texte divise déjà. L'animateur Stéphane Bern, chargé d'une mission patrimoine par le président Emmanuel Macron, mais aussi l'ancien ministre de la Culture Jack Lang, se sont tous les deux inquiétés mercredi du projet de loi présenté mercredi en Conseil des ministres pour la reconstruction de Notre-Dame

"Le risque est de créer des précédents"

L'animateur vedette s'est dit "inquiet" d'une "loi d'exception" et craint "les précédents" que pourraient faite naître la loi. "Cela nous inquiète. Le risque est de créer des précédents. Il y a beaucoup de précipitation. Les lois d'exception, ça m'angoisse toujours", a-t-il déclaré, alors que le projet de loi permettrait au gouvernement de passer outre des obligations en matière de marchés publics et de lois de protection du patrimoine. 

Pour Jack Lang, les dérogations ne sont pas nécessaires

De son côté, si l'ancien ministre de la Culture Jack Lang a salué "la célérité" de l'action du gouvernement, il a lui aussi exprimé sa "réserve" sur les dérogations aux règles du marché public. "Je me réjouis avec enthousiasme de la célérité de l'action du gouvernement en faveur de la restauration. Les promesses faites sont tenues. Elle pourra être menée tambour battant. Je salue la création d'un établissement public, comme je l'avais recommandé, et qui permet qu'un véritable commando prenne les choses en mains", a-t-il indiqué. "Ma seule réserve", a-t-il ajouté, "porte sur la liberté qui serait accordée de s'affranchir des règles du marché public".

"Nous avons, par le passé, mené à bien des chantiers d'ampleur sans avoir besoin d'une telle disposition", a observé l'actuel directeur de l'Institut du monde arabe. "En neuf mois, nous avons redoré ainsi le Dôme des Invalides en 1988, et, en quatre ans, nous avons restauré la totalité du Palais du Louvre sans aucune dérogation. De même la cathédrale de Strasbourg et beaucoup d'autres chantiers", a-t-il relevé.  Il a cité aussi à Notre-Dame même la rénovation de sa façade occidentale et celle du grand orgue, "réalisée en deux ans et demi" (1989/1990) par une "coopération entre artisans d'art et informaticiens".

L'ex-ministre de François Mitterrand a par ailleurs reconnu "s'interroger sur l'adéquation d'un concours international d'architectes au projet de rénovation de la flèche" de la cathédrale.