Professeurs des écoles : le premier syndicat du primaire alerte sur une "crise de recrutement"

Pour pallier la pénurie de professeurs des écoles, les rectorats font appel massivement à des contractuels
Pour pallier la pénurie de professeurs des écoles, les rectorats font appel massivement à des contractuels © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le premier syndicat de l'école primaire a alerté mercredi sur "une crise du recrutement" des professeurs des écoles qui peine à se résorber.

Le premier syndicat dans le primaire, le Snuipp-FSU, a tiré mercredi la sonnette d'alarme face à "une crise de recrutement qui perdure" et conduit à un "recours massif" à des "contractuels sans formation dans les écoles".

Près de 2.000 postes non pourvus. À la veille de la clôture des inscriptions aux concours 2018, le syndicat a dressé un tableau pessimiste de la rentrée, avec près de 2.000 postes non pourvus. Pour répondre aux besoins, "pour la première fois de manière massive", les rectorats ont fait appel à des contractuels, "embauchés pour quelques mois, sans perspective de formation et titularisation", a déploré lors d'une conférence de presse Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat. "La précarité s'installe dans nos écoles", a-t-elle alerté.

Une baisse significative du nombre de candidats. En 2005, pour environ 11.700 postes, 94.000 candidats s'étaient inscrits aux concours et 55.700 s'y étaient présentés. En 2017, pour quasiment le même nombre de postes, il y a eu 71.200 inscrits et seulement 29.000 candidats effectivement présents.

Selon le syndicat, plusieurs raisons expliquent cette désaffection : la baisse du nombre de places pendant le quinquennat Sarkozy, l'augmentation du niveau universitaire requis pour le recrutement, ainsi que des conditions d'accès et d'exercice du métier dégradées.

Une crise nationale. "On est dans une crise de recrutement nationale, même si elle est exacerbée dans certaines régions", a souligné Charlotte Bourgougnon, en charge du secteur "débuts de carrière" au syndicat. Au concours 2017 à Créteil, où la situation est particulièrement critique, il y avait à peine plus d'un candidat par poste, contre trois en moyenne au niveau national.

Les académies d'Amiens et de Guyane sont également particulièrement touchées par la crise de recrutement. Pour le Snuipp-FSU, il est urgent de mettre en place des "prérecrutements" dès le début de la licence, qui seraient "rémunérés et permettraient aux étudiants de se consacrer entièrement à leur études.