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Yohann Tritz, édité par Juline Garnier , modifié à
Près de 3.000 professeurs contractuels, recrutés en quelques jours vont plonger dans le grand bain pour la première fois lors de cette rentrée des classes. Novices et formés à la hâte, leur venue n'est pas toujours vu d'un très bon œil par leurs collègues plus expérimentés et les parents d'élèves. Ceux-ci soulèvent notamment un manque de logique de l'État.

Les nouveaux contractuels seront-ils à la hauteur face aux élèves en ce jour de rentrée ? Recrutés en masse durant tout l'été, ces professeurs novices viennent combler les trous dans l'Éducation nationale, afin d'assurer la présence d'un professeur dans toutes les salles de classe de France. Cependant, du fait de leur manque d'expérience, les parents d'élèves et les enseignants en place s'inquiètent de la qualité de leur formation express. C'est le cas de Morgane, enseignante en maternelle. Alors qu'elle effectue sa deuxième rentrée, cette année son poste a été donné à un nouveau contractuel.

Des contractuels affectés dans des établissements avant certains titulaires

"Personnellement, je ne comprends pas pourquoi nous, alors qu'on est titulaires, qu'on a le concours, qu'on a un master, - je vais le dire grossièrement - qu'on s'est fait chier pendant nos années de master, surtout pendant notre année de stage, pour qu'ensuite ce soient les contractuels qui aient une affectation avant nous", s'agace-t-elle. 

Cette même gronde raisonne chez d'autres professeurs, mais il y a aussi les craintes des parents d'élèves. Caroline, mère de deux enfants en primaire, émet certains doutes. "Pour moi, être un instituteur ou un professeur, c'est beaucoup plus que juste apprendre les mathématiques ou juste apprendre le français, c'est aussi gérer les relations entre les enfants", pointe-t-elle.

Une formation suffisante pour encadrer des enfants ?

Au-delà des disciplines dispensées à l'école, elle s'inquiète de l'accompagnement des enfants. "Un enfant qui va mal, comment on s'en occupe ? Et ça, je ne vois pas comment des personnes avec un bac+3 qui n'ont aucune formation sur le sujet pourraient s'en occuper. Je ferais beaucoup, beaucoup plus attention."

Caroline est catégorique : au moindre signe de difficulté d'un enseignant nouvellement formé et si son enfant est "dans le mal-être", elle demandera un changement de classe, voire dans un cas extrême, un changement d'école. Une pression pour les 3.000 nouveaux contractuels qui prennent le chemin de l'école ce jeudi matin.