Le verdict du procès des attentats de 2015 est attendu le 13 novembre. 1:37
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avec AFP , modifié à
Ali Riza Polat, principal accusé au procès des attentats de janvier 2015, a de nouveau nié lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris toute "complicité" dans les attaques terroristes, estimant être un "bouc émissaire".

"J'ai rien à voir, pour de vrai !", s'exclame Ali Riza Polat. Lors du procès des attentats de janvier 2015 qui se tient depuis septembre, il est le seul accusé présenté jugé pour "complicité de crimes terroristes", passible de la réclusion criminelle à perpétuité. "Vous voulez absolument un coupable, mais ça ne va pas être moi !", a-t-il lancé lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Il assure n'avoir "fourni aucune arme"

Ali Riza Polat est soupçonné d'avoir été le "bras droit" d'Amédy Coulibaly, un de ses "amis", et d'avoir recherché et fourni des armes au tueur de l'Hyper Cacher, mais aussi aux frères Saïd et Chérif Kouachi. "Je comprends pas. J'ai fait tout ça sans connaître les frères Kouachi, sans laisser une empreinte, une trace ADN ?", s'est agacé le volubile accusé de 35 ans, crâne rasé et chemise blanche, dès le début de son interrogatoire. Il assure n'avoir "fourni aucune arme".

"Les 7, 8 et 9 janvier 2015, j'étais chez moi. Je ne comprends pas en fait, il faut un bouc émissaire", a encore déploré Ali Riza Polat, dans le box vitré, avant de se lancer dans un long monologue décousu sur ses activités de trafiquant et ses relations avec Amédy Coulibaly.

Coups de colère et prises de parole intempestives

Coutumier depuis l'ouverture du procès le 2 septembre de coups de colère et de prises de parole intempestives, l'accusé était allé jusqu'à menacer il y a dix jours une enquêtrice venue témoigner à la barre, en lui disant qu'elle allait "payer". Le président de la cour d'assises, Régis de Jorna, lui a demandé de s'exprimer "dans le calme", afin qu'il parle "correctement" et "n'insulte personne".

L'interrogatoire d'Ali Riza Polat doit durer deux jours. Quatorze personnes, dont trois par contumace, sont jugées pour leur soutien logistique présumé aux auteurs des attentats, qui ont fait 17 morts. La plupart des coaccusés d'Ali Riza Polat comparaissent pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, un crime passible de vingt ans de réclusion. Le verdict est attendu le 13 novembre.