Prise d'otages à la prison de Condé-sur-Sarthe : le détenu mis en examen

Le détenu s'en est pris à deux surveillants durant la prise d'otages à la prison de Condé-sur-Sarthe.
Le détenu s'en est pris à deux surveillants durant la prise d'otages à la prison de Condé-sur-Sarthe. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
  • Copié
avec AFP
Le détenu qui a retenu pendant plusieurs heures deux surveillants lundi lors d'une prise d'otages à Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, a été mis en examen notamment pour "séquestration" et "violences", a-t-on appris jeudi auprès du parquet d'Alençon. Le mis en cause a été écroué à la maison d'arrêt du Mans.

Le détenu qui a retenu pendant plusieurs heures deux surveillants lundi lors d'une prise d'otages à Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, a été mis en examen notamment pour "séquestration" et "violences", a-t-on appris jeudi auprès du parquet d'Alençon. Le mis en cause a été écroué à la maison d'arrêt du Mans, a-t-on indiqué de même source.

Un jeune surveillant frappé "d'un violent coup de poing"

Le procureur d'Alençon François Coudert a apporté des précisions sur la prise d'otages qui a duré quatre heures dans cette prison de haute sécurité. "À l'occasion d'un mouvement depuis l'espace buanderie du couloir vers la cellule du détenu, le détenu se saisissait d'un poinçon, dont il était préalablement porteur, et intimait l'ordre aux deux surveillants qui l'accompagnaient pour réaliser ce mouvement de ne pas bouger" et "de s'agenouiller", a dit François Coudert.

Un jeune surveillant, stagiaire en fonction depuis un mois, a été frappé "d'un violent coup de poing au niveau de l'œil alors que celui-ci était à genou" et menotté dans le dos. La surveillante "était maintenue à distance par des gestes et paroles menaçants, notamment avec l'arme pointée en sa direction", d'après la même source. Le poinçon a été placé sous la gorge du surveillant pour intimer l'ordre à d'autres surveillants arrivant en renfort de s'éloigner.

Le détenu a fabriqué une arme dans sa cellule

Le détenu a aussi utilisé un gilet pare-lames et a utilisé des clés en ouvrant la cellule de deux autres détenus. "En l'état de l'enquête, ces détenus n'apparaissent pas complices, et auraient au contraire, d'après les déclarations répétées des surveillants, aidé par des soins appropriés les victimes à traverser l'épreuve en cours (...)", selon le procureur.

Vers midi, le détenu a libéré la surveillante, puis peu avant 14 heures, il s'est rendu au RAID, "ce qui permettait de porter secours au surveillant encore retenu". Au sujet de l'arme utilisée, le détenu a précisé "avoir fabriqué la veille une arme artisanale à partir d'une cuillère fournie par l'administration à chaque détenu", avec une lame "très effilée" de 6,5 cm.

Le preneur d'otages, Sofiane Rasmouk, 33 ans, voulait par cette action obtenir une révision de sa peine. Il a été condamné en 2017 à perpétuité pour viol et tentative de meurtre. Le détenu compte déjà 24 condamnations, dont neuf pour des faits de violences, outrages ou menaces sur des Personnes dépositaires de l'autorité publique (PDAP). Arrivé à Condé-sur-Sarthe le 17 septembre, le détenu avait fait l'objet le 24 septembre d'une note d'incident après la découverte en promenade d'une arme artisanale.