Précarité étudiante : Emmanuel Macron est pour «améliorer le système» mais refuse un revenu universel

Précarité étudiante : Emmanuel Macron est pour «améliorer le système» mais refuse un revenu universel
Précarité étudiante : Emmanuel Macron est pour «améliorer le système» mais refuse un revenu universel © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP // Crédit photo : Ludovic MARIN / AFP
Lors d'un échange impromptu avec des jeunes sur les quais de Seine à Paris, Emmanuel Macron a exprimé son opposition à la création d'un revenu universel pour les étudiants, même s'il reconnait qu'il y en a trop qui vivent dans "la précarité". Le président affirme que la France est un des pays qui "aide le plus les étudiants sur le plan social". 

Emmanuel Macron a exprimé jeudi, lors d'un échange impromptu avec des jeunes à Paris, son opposition à un revenu universel pour les étudiants, même s'il reconnaît qu'il y a "trop d'étudiants dans la précarité". "Il n'y a pas un pays qui aide plus les étudiants que la France sur le plan social" mais "je ne suis pas favorable à ce qu'on dise, à 18 ans, on a le droit à un revenu universel sans obligation", a affirmé le président de la République lors de cet échange, a constaté l'AFP.

"Je suis pour qu'on améliore le système, mais pas pour un revenu universel inconditionnel"

"Je crois aux études qualifiantes pour avoir un travail et je crois, derrière, au travail. Et l'un des problèmes qu'on a dans notre pays aujourd'hui, c'est qu'on a aussi toute une génération qui a eu un RSA (revenu de solidarité active, NDLR) et qui est encore empêchée d'aller au travail ou qui s'est déshabituée d'aller travail", a-t-il justifié. "Je suis pour qu'on améliore le système. Mais je ne suis pas pour un revenu universel inconditionnel", a-t-il ajouté, en se disant favorable à ce "qu'on contrôle plus la présence aux examens et la réussite aux examens".

"Parce qu'aujourd'hui, on distribue beaucoup de bourses aussi à des étudiants qui n'y vont pas (aux examens, NDLR). Dans les files d'attente dans les aides alimentaires, on a aussi beaucoup d'étudiants étrangers", a-t-il argumenté. Mais, a-t-il admis, "il y a encore trop d'étudiants qui sont dans la précarité, surtout dans les grandes villes où le logement est cher".

 

Il a souhaité "un, qu'on aide à développer des études dans des villes où c'est moins cher. Deux, qu'on ait enfin la réponse -c'est là où on n'est pas bon- sur le logement étudiant. Il faut qu'on fasse baisser le prix du logement étudiant. Trois, qu'on ait des jobs étudiants, quand c'est nécessaire, adaptés" aux études. Quatorze présidents d'université avaient appelé en septembre dans une tribune publiée par Le Monde à la création d'une "allocation d'études pour tous les étudiants", afin de "juguler la pauvreté", faciliter "le développement de l'autonomie" des jeunes et leur accès à l'enseignement supérieur. 

"Moi, je ne prends pas des jets privés"

Le chef de l'État a aussi été interpellé par un jeune sur "les courses de plus en plus chères". "Ils nous disent de baisser le chauffage, mais eux à côté, ils prennent des jets privés, c'est n'importe quoi", s'emporte l'étudiant. "Moi, je ne prends pas des jets privés", riposte Emmanuel Macron. "Ensuite, ce n'est pas le gouvernement qui fait les prix de l'alimentation", poursuit-il. "Sur l'énergie, toute l'année dernière, on a fait des chèques pour couvrir plus que l'augmentation des prix", renchérit-il.

Un jeune, sollicité par le président, avance alors une explication sur les raisons des émeutes urbaines fin juin, début juillet. "Pourquoi ils ont fait ça ? Parce qu'ils grandissent dans des quartiers où il n'y a rien", dit-il en évoquant la situation dans sa ville de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). "Je pense que brûler ou attaquer ça n'a jamais réglé un problème", répond le chef de l'Etat.