De plus en plus d'étudiants viennent faire leurs études à Strasbourg. 1:23
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Mélina Facchin avec Margaux Fodéré, édité par Laura Laplaud et Gauthier Delomez , modifié à
D'ici 2030, les entreprises situées dans le Sud et l'Ouest de la France auront du mal à embaucher, selon une étude de ministère du Travail. En cause, le nombre de départs en retraite et le manque de jeunes sur le marché de l'emploi. Les étudiants misent désormais sur l'Est et l'Île-de-France pour faire leurs études et commencer leur vie active. Dans le haut du classement : Strasbourg.

Le recrutement est le grand défi des entreprises mais aussi des régions. D'après un rapport France Stratégie - DARES, les tensions de recrutement vont s'aggraver pour certaines entreprises. À l'inverse, d'autres pourront compter sur les jeunes qui entrent sur le marché du travail. C’est le cas en Île-de-France, dans les Hauts-de-France, mais aussi dans le Grand Est. Entre 2019 et 2030, la proportion de jeunes qui devraient y débuter leur carrière pour occuper des postes créés ou laissés vacants par les seniors serait supérieure à la moyenne nationale, d’après cette étude.

S’il y a autant de débutants dans ces régions, c’est parce que la population est jeune, mais pas seulement. "À Nancy, à Strasbourg, les jeunes qui ont entre 20 et 29 ans sont beaucoup plus nombreux en Grand Est parce qu’ils viennent y faire leurs études. En général, ils y commencent leur carrière", explique Cécile Jolly, co-autrice du rapport intitulé Métiers 2030 : quelles perspectives de recrutement en région ?, au micro d'Europe 1.

Moins de difficultés de recrutement

Ce vivier de jeunes actifs devrait permettre au Grand Est de remplacer les postes vides dans les prochaines années. "On va avoir énormément de départs en fin de carrière, ce qui va faire beaucoup de besoins de recrutement, qui vont être occupés par des débutants relativement nombreux en Grand Est", souligne la co-autrice du rapport. "On aura moins d’aggravation des difficultés de recrutement dans cette région, que dans d’autres, comme la Nouvelle Aquitaine."

Et ce, d’autant plus qu’avec une activité économique moins dynamique dans le Grand Est que dans d’autres régions, l’emploi n’augmentera pas beaucoup non plus.

"Je ne me vois pas revenir à Nice"

Des dizaines de milliers d’étudiants arrivent donc chaque année en Alsace, à Strasbourg, et beaucoup d’entre eux pourraient bien y rester une fois leur diplôme en poche.

Il y a quelques années, Anthony, originaire de Nice, débarque à Strasbourg pour y finir ses études. Finalement, il tombe amoureux de cette ville et de sa région et décide d'y rester. "À chaque fois, on me dit 'on est parti du soleil et de la mer pour aller à Strasbourg' mais moi, au final, je leur réponds que la mentalité est beaucoup mieux ici. Ça bouge beaucoup plus pour mon métier, je suis intermittent, j'ai commencé à faire mon réseau et le fait que je sois plus proche de Paris, c'est beaucoup plus simple que si j'étais à Nice", explique-t-il au micro d'Europe 1. "J'ai eu l'occasion d'acheter l'appartement d'un ami intermittent. Je ne me vois pas revenir à Nice."

"Ça fait petit village"

Suana vient de Martinique, Guillaume de Montpellier, tous deux sont étudiants ici dans la capitale alsacienne et ils se verraient bien y rester une fois entrés dans la vie active. "J'apprécie beaucoup, ça fait un peu petit village avec tous les avantages d'une grande ville, pourquoi pas y rester sur le long terme", explique-t-elle. "Strasbourg c'est bien et comme c'est une capitale européenne, il y a la possibilité d'aller à Bruxelles assez facilement. Puis, ici, les gens sont chaleureux", poursuit Guillaume. Chaque année, ce sont ainsi près de 60.000 étudiants qui viennent à Strasbourg.