Génération identitaire 1:35
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Justin Morin, édité par
La dissolution de Génération identitaire va être actée mercredi en Conseil des ministres. Dans un document de sept pages envoyé à l'association d'ultra-droite, Gérald Darmanin justifie cette décision par la radicalisation de ses membres, qui assurent que "ces combats-là ne vont pas disparaître".
DÉCRYPTAGE

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait promis la dissolution de l'association d'ultra-droite Génération identitaire. La décision prise par l'exécutif doit être actée mercredi en Conseil des ministres et sera suivie par la publication d'un décret. Avant lui, Christophe Castaner l'avait aussi souhaité, comme Manuel Valls sous la présidence Hollande, sans y parvenir. Cette fois, le ministère de l'Intérieur affirme que Génération identitaire s'est radicalisée. Le ministre justifie cette décision dans un document de sept pages envoyé à l'association et qu'Europe 1 a pu consulter.

Des membres condamnés en première instance

Point par point, le ministère de l'Intérieur détaille les preuves récentes, à commencer par la dernière action anti-migrants menée dans les Pyrénées. Au début de l'année, une trentaine de militants, assimilables à une milice privée, selon la place Beauvau, a traqué des sans-papiers près de la frontière espagnole. Une enquête pour incitation à la haine raciale a d'ailleurs été ouverte.

L'association avait déjà eu recours à ce type d'action mais, à l'époque, sans conséquence. Cette fois, les juristes du ministère de l'Intérieur s'appuient également sur la vingtaine de membres déjà condamnée en première instance et pointent l'influence néfaste de l'association que l'on retrouve jusque dans un dossier antiterroriste.

Une dissolution contestée

L'année dernière, un ancien militaire qui projetait de s'attaquer à des juifs a été arrêté à Limoges. Chez lui, parmi les armes et les engins explosifs, les enquêteurs ont retrouvé des autocollants et des tee-shirts siglés Génération identitaire.

Pour autant, Jérémie Piano, un porte-parole de l'association, l'assure : cette décision ne fera pas taire les 4.000 adhérents revendiqués, "qui militent depuis des années contre l’insécurité, l’islamisation, le racisme anti-blanc." Pour lui, "ces combats-là ne vont pas disparaître et ces militants ne vont pas disparaître non plus, même s’il y a dissolution. Ils trouveront des associations, des partis, des choses comme ça." L'avocat de l'association l'a déjà fait savoir : Génération identitaire va contester sa dissolution devant le Conseil d'État.