Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille, s'est exprimée sur Europe 1 samedi. 2:00
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Laetitia Drevet , modifié à
Le préfet des Bouches-du-Rhône a confirmé samedi que le couvre-feu dans le département serait avancé à 18 heures à partir de dimanche, après la découverte notamment d'un cluster de porteurs du variant britannique du virus à l'origine du Covid-19. Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille, regrette cette décision.
INTERVIEW

Malgré l'opposition des élus locaux, le préfet des Bouches-du-Rhône a confirmé samedi que le couvre-feu dans le département serait avancé à 18 heures à partir de dimanche. Il a notamment justifié cette décision par la découverte d'un cluster de porteurs du variant britannique du virus à l'origine du Covid-19. "Cette annonce nous laisse un goût très très amer", affirme Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille, au micro d'Europe 1. L'ancienne édile regrette que les élus de la ville n'aient pas été entendus "au niveau national". 

Un cluster en plein cœur de Marseille

Vendredi soir, des élus des Bouches-du-Rhône de tous bords s'étaient vigoureusement opposés à cette mesure, dénonçant une décision "verticale" et s'interrogeant sur son utilité. La décision du préfet semble finalement avoir été influencée par la découverte d'un cluster de porteurs du variant britannique du virus à l'origine du Covid-19. Sur 46 personnes contact, 21 ont été testées positives. D'après Michèle Rubirola, ce cluster a été détecté "dans Marseille". "Le patient zéro venait d'Angleterre et la contamination a eu lieu au moment des fêtes." A l'isolement, les personnes positives seraient domiciliées dans les 7eme, 8eme, 9eme et 12eme arrondissements de la ville.

"Rien n'indique que le couvre-feu avancé peut changer la donne"

Mais pour Michèle Rubirola, cette nouvelle donnée ne justifie pas la mise en place d'un couvre-feu avancé. "Aucune étude scientifique n'indique qu'avancer le couvre-feu de 20 heures à 18 heures change la donne", souligne Michèle Rubirola, qui ajoute : "J'aurais d'abord voulu savoir si cette mesure a eu un impact à Nice par exemple, où elle est déjà en vigueur." 

D'après elle, ce couvre-feu avancé pourrait même avoir un impact délétère sur la circulation du virus. "Marseille est une ville populaire, les gens travaillent, vont faire des courses pour préparer le repas et rentrent chez eux. Comment vont-ils faire ? Ils vont se regrouper à certaines heures, dans certains magasins ? Ou alors ils se retrouveront tous dans les supermarchés le samedi", expose-t-elle, et conclut : "Ce n'est pas ce couvre-feu qui changera quoique ce soit."