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Guillaume Biet, édité par Rémi Duchemin , modifié à
C’est un phénomène qui a pris de l’ampleur pendant le confinement, et qui perdure aujourd’hui : les dealers de drogue n’hésitent plus à livrer leur marchandise par voie postale. Une nouvelle tendance qui contraint la police et la douane à adapter leurs outils, d'autant que la lutte contre le trafic a été érigée en priorité par le gouvernement.

Comme une lettre à la poste… On connaissait les livraisons de drogue à domicile. Mais désormais, les trafiquants n'hésitent plus à envoyer leurs produits… par courrier ! Une nouvelle tendance qui s'accentue, selon les enquêteurs spécialisés, alors même que le gouvernement, qui fait son séminaire de rentrée mercredi, a fait de la sécurité et de la lutte contre le trafic de stupéfiants une priorité.

Cette nouvelle pratique est née pendant le confinement, quand il était impossible d'acheminer de la drogue sans se faire contrôler sur les routes désertes. Alors les trafiquants ont carrément opté pour la solution la plus simple : le colis postal. Et ça continue.

Dans des enveloppes ou par petits paquets, ils importent depuis l'Espagne, les Antilles, les Pays-Bas ou l'Afrique : cannabis, cocaïne, drogue de synthèse ou encore du khat. Il y a trois semaines, à l'aéroport d'Orly, les douaniers ont intercepté quatre colis expédiés depuis la Martinique : au total, cinq kilos et demi de cocaïne, pour lesquels deux suspects ont été arrêtés.

Les trafiquants "profitent de la masse de courriers et colis générée par le commerce en ligne"

Ces interceptions douanières sont ciblées, bien souvent grâce à un renseignement. Mais dans l'ensemble, les trafiquants "profitent de la masse de courriers et colis générée par le commerce en ligne", explique un responsable de l'OFAST, l'office anti-stupéfiants, qui a dû mettre en place une section spéciale sur ces nouveaux vecteurs, afin de remonter jusqu'aux expéditeurs.

Dans ce volume croissant de fret postal, les centres de tri ou les transporteurs express ne peuvent pas contrôler le contenu des paquets, souligne l'OFAST. Seule la douane en a le droit. C'est comme cela qu'elle a saisi l'an dernier 625 kg de cannabis et 325 kg de cocaïne dans des courriers.