enfants tablette 1:28
  • Copié
Louise Sallé , modifié à
La mairie de Poitiers a décidé de distribuer 200 tablettes numériques pour les élèves de 3 à 5 ans de la commune, destinées à être utilisées uniquement en classe. Une décision rejetée par un collectif de parents d'élèves qui ont lancé une pétition cosignée avec des médecins et pédiatres. De son côté, la Ville affirme qu'il n'y aura "aucun usage abusif".

Des tablettes numériques distribuées à des élèves de maternelle. Et ça crée la discorde à Poitiers. Un collectif de parents d'élèves a lancé une pétition cosignée avec des médecins et des pédiatres. Ils réclament un moratoire sur les tablettes déployées dans les écoles maternelles de la ville. La mairie en a distribué près de 200 pour les élèves de 3 à 5 ans. Elles sont destinées à être utilisées uniquement en classe. Mais des parents d'élèves sont très remontés contre cette décision.

"Deux directrices les ont mises dans un placard pour ne pas les utiliser"

La littérature scientifique inquiète des parents, comme Séverine, mère d'une élève en petite section à Poitiers. "6.000 études montrent les conséquences catastrophiques de la surexposition aux écrans chez les tout petits, en particulier des troubles du sommeil, des troubles du comportement, il y a vraiment un consensus large d'un point de vue santé pour les moins de six ans", explique-t-elle. "Même si c'est dix minutes, c'est ce que nous a dit la pédiatre, ça pose problème", argumente la mère de famille. 

"On se sert des tablettes à l’école, ce qui sanctuarise leur utilisation… et cela génère des conséquences derrière : cela peut inciter ensuite à en avoir une à la maison, etc. Deux directrices les ont mises dans un placard pour ne pas les utiliser", affirme-t-elle.

La Ville défend sa décision

Hélène Paumier, adjointe à la mairie en charge de l'éducation, défend la distribution de ces tablettes. "Cette utilisation des écrans en classe est prescrite par l'Éducation nationale, dont nous sommes, nous, un partenaire. La Ville s'occupe des locaux et des équipements. Je comprends l'inquiétude des parents, mais je sais qu'il n'y a aucun usage abusif." D'après elle, chaque école possède une dizaine de tablettes utilisées de façon occasionnelle pour un budget de quelques milliers d'euros dépensés par la mairie.