Plusieurs milliers d'hospitaliers et de travailleurs sociaux ont manifesté pour défendre le service public

"Manque de personnel et de moyens", "épuisement professionnel", course "à la rentabilité", perte de sens : les maux dénoncés sont nombreux.
"Manque de personnel et de moyens", "épuisement professionnel", course "à la rentabilité", perte de sens : les maux dénoncés sont nombreux. © AFP
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avec AFP
Les manifestants répondaient à l'appel d'une intersyndicale FO-CGT-SUD et de 16 syndicats et associations d'infirmiers salariés et libéraux.

Las de "faire toujours plus avec moins" : infirmiers, aides-soignants ou encore assistantes sociales ont manifesté mardi dans toute la France pour dénoncer leurs conditions de travail, rejoints par d'autres représentants des services publics.

Entre 10.000 et 35.000 à Paris. Ils étaient entre 10.000 et 12.000 à Paris, selon la police, 35.000 selon FO services publics et santé et "au moins 30.000", selon la CGT de la fonction publique, qui annonçait 1.500 manifestants à Marseille. À Lyon, ils étaient plusieurs centaines, environ 300 à Grenoble, près de 450 à Dijon, 600 à Perpignan selon la police, 800 à 1.000 selon les syndicats.

Aucun incident. Parti en début d'après-midi de la place Denfert-Rochereau (14e) dans une ambiance bon enfant, le cortège parisien est arrivé vers 15 heures sans incident aux Invalides, ont constaté des journalistes de l'AFP. Selon SUD Santé sociaux, quelque 200 manifestants se sont réunis en fin d'après-midi devant l'hôpital Cochin, après avoir appris le suicide dans la matinée d'une infirmière affectée au département de l'information médicale.

Jean-Luc Mélenchon dans le cortège. Les manifestants, parmi lesquels le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, répondaient à l'appel d'une intersyndicale FO-CGT-SUD et de 16 syndicats et associations d'infirmiers salariés et libéraux. "La santé ce n'est pas une dépense, c'est un service public", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Dégradation des conditions de travail. "Manque de personnel et de moyens", "épuisement professionnel", course "à la rentabilité", perte de sens : les maux dénoncés sont nombreux. "On nous demande de faire toujours plus avec moins d'effectifs", raconte Julie Edeline, aide-soignante à Rouen qui a fait le déplacement à Paris, où les manifestants criaient : "Le million de Fillon pour l'hôpital". "Nous sommes là pour défendre le service public, dénoncer les restrictions mises en oeuvre par le futur ex-président et sa sous-fifre Marisol Touraine", explique de son côté Bertrand Perrais, infirmier anesthésiste du CHU de Grenoble.

L'intersyndicale réclame "l'abandon" des groupements hospitaliers de territoire (GHT), du plan triennal d'économies de "3,5 milliards" d'euros ou encore "l'arrêt des fermetures de lits". Elle fustige également la remise en cause des 35 heures.

9% des personnels hospitaliers mobilisés, selon le ministère. Selon le ministère de la Santé, "le taux de mobilisation des personnels hospitaliers était de 9%". Le taux de grévistes était de 2,16% dans la fonction publique territoriale et de 1,2% dans la fonction publique d'État, selon le ministère de la Fonction publique. Des rassemblements étaient également prévus dans une quarantaine de villes en France. À Nice, où la moitié des crèches sont restées fermées, de même qu'une trentaine de cantines scolaires, entre 400 et 500 personnes ont manifesté. À Rennes, ils étaient quelques centaines également, 1.200 à Toulouse, selon la police, 4.000 selon les organisateurs.