Pass sanitaire : face aux anti-vaccins, "il y a besoin de protection" dans les pharmacies

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Pauline Rouquette
Alors que l'extension du pass sanitaire entre en vigueur lundi en France, les pharmaciens craignent d'être dépassés, mais aussi violentés par les antivax. Invité d'Europe 1, jeudi, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, appelle l’État à protéger les pharmaciens contre les "exactions" commise contre les officines lors des manifestations.
INTERVIEW

"Les pharmaciens ont clairement été pris pour cible". Invité d'Europe 1, jeudi, Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ne cache pas son inquiétude. "On a eu trois agressions, une à Nancy, une à Montpellier, un incendie d'officine en Martinique, et des incivilités, des tags...", énumère-t-il, appelant l'État à protéger davantage les pharmaciens contre les antivax.

"Pas une cible de violence"

"Les pharmacies sont des lieux de paix, ce sont des lieux de santé où il y a des soignants qui exercent", rappelle le président de la FSPF. "Il y a des malades qui viennent, des personnes âgées, ça ne peut être une cible de violence", martèle-t-il, ajoutant que les pharmaciens ne peuvent être visés, au même tire que les pompiers et les urgences hospitalières. 

Pour autant, Philippe Besset tempère : seul "un tout petit nombre de manifestants sont radicalisés", dit-il. "Quand on est pris dans un mouvement de foule, il arrive ce genre d'exactions", poursuit le président de la FSPF. "Donc oui, il y a besoin de besoins de protection, mais on a aussi besoin de message d'apaisement."

"Une mobilisation très forte et intense"

Outre les violences, les pharmaciens craignent de se voir dépassés par la quantité de tests de dépistage à effectuer. En effet, à quelques jours de l'entrée en vigueur de l'extension du pass sanitaire, les anti-vaccins ne plient pas, et préfèrent réitérer un test de dépistage toutes les 48h. Dans les officines, les pharmaciens craignent de devoir encore accélérer le rythme. "C'est un métier nouveau pour nous que de pratiquer ces gestes de santé publique", explique Philippe Besset, précisant que les pharmaciens ont également la vaccination à effectuer, tout cela s'additionnant au métier traditionnel de dispensation des médicaments, sur des équipes réduites à cause des vacances.

"C'est vraiment une mobilisation très forte et intense des équipes officinales", dit-il, "on va pouvoir tenir quelques semaines, mais j'espère que ça va s'arrêter en septembre." Aujourd'hui, ces tests se comptent par millions. "C'est environ un million et demi par semaine, et le record a été atteint vendredi dernier, avec plus de 300.000 tests réalisés en une seule journée".