Notre-Dame de Paris. 2:55
  • Copié
, modifié à
Sur Europe 1, mardi soir, Mgr Patrick Chauvet revient sur la première messe de Noël ailleurs qu'à Notre-Dame de Paris, dont il se dit confiant de la restauration d'ici à 2024 pour accueillir de nouveau du public. "Il faudra des années pour restaurer l'ensemble du bâtiment", tient à préciser le recteur de la cathédrale.
INTERVIEW

C'est une première depuis 216 ans : mardi soir, la messe de Noël n'aura pas lieu en la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par les flammes en avril dernier, mais elle sera célébrée en l'église Saint-Germain l'Auxerrois par Mgr Patrick Chauvet, invité d'Europe 1. "Il y a toujours un pincement au coeur de ne pas être à Notre-Dame", confie-t-il sur notre antenne, avant de faire un point sur le chantier de la cathédrale. "L'émotion est toujours là, mais Noël c'est l'espérance donc on ne va pas se mettre à pleurer et on va plutôt être dans la joie."

Le 15 avril, "une image apocalyptique"

Pour l'instant, la vraie cathédrale est toujours fermée au public, qui devra se rendre en l'église Saint-Germain l'Auxerrois du 1er arrondissement, "une église qui a accueilli la liturgie de la cathédrale". "La cathèdre, siège de l'archevêque, est toujours à Notre-Dame pour montrer que même si elle est blessée et fermée, elle est toujours la cathédrale de Paris", précise le recteur de la cathédrale.

Cette cathédrale scrutée par les yeux inquiets du monde entier, lundi 15 avril. Ce soir-là, les flammes ravagent l'édifice et Mgr Chauvet "était sur le parvis du début à la fin", se souvient-il, évoquant "une image apocalyptique" et affirmant ne pas pouvoir regarder ces images. Il a même cru à l'effondrement total de la cathédrale : "Quand le général des pompiers m'a dit que s'ils n'arrivaient pas à éteindre la tour Nord, les cloches vont tomber et ça va former un cratère, basculer la tour et toute la façade, ça aurait été une perte inestimable."

Restauration effective "en deux ans"

Mais grâce aux pompiers, le bâtiment a miraculeusement tenu. Et dès le lendemain, Emmanuel Macron a fait cette promesse aux Français et aux catholiques du monde entier : "Nous rebâtirons la cathédrale Notre-Dame plus belle encore et je veux que ça soit achevé d'ici cinq années." Un vœu pieux ? "Derrière les mots, il dit que les catholiques pourront de nouveau entrer dans la cathédrale pour pouvoir célébrer", analyse Mgr Chauvet. "Je pense que je chanterai avec l'archevêque de Paris le Te Deum en 2024."

" Normalement, en mars-avril, on peut dire que la cathédrale sera totalement sécurisée "

D'ici là, il reste de nombreux travaux à faire : "Normalement, en mars-avril, on peut dire que la cathédrale sera totalement sécurisée, on aura enlevé ce fichu échafaudage début janvier", explique Mgr Chauvet, devenu une sorte de 'chef de chantier' par la force des choses. "Ensuite, on va pouvoir se rendre compte de l'ampleur des dégâts. Après l'étude des pierres, nous allons commencer la restauration proprement dite pour refaire les deux voûtes cassées, contrôler les deux voûtes, faire la charpente et le toit… On peut le faire en deux ans s'il y a 500 ouvriers sur le chantier."