Paris : enquête après la fausse couche d'une femme placée en garde à vue

Christophe Castaner a demandé immédiatement la suspension provisoire d'un policier en attendant les conclusions de l'enquête. Photo d'illustration.
Christophe Castaner a demandé immédiatement la suspension provisoire d'un policier en attendant les conclusions de l'enquête. Photo d'illustration. © JEFF PACHOUD / AFP
  • Copié
avec AFP
Interpellée mardi après une agression sur un couple sur la voie publique, la femme a refusé d'être placée en cellule, s'est débattue puis s'est plainte de douleurs. 

Une enquête a été ouverte après la plainte d'une femme enceinte de deux mois ayant fait une fausse couche après une garde à vue mardi dans un commissariat parisien, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a demandé immédiatement la suspension provisoire d'un policier en attendant les conclusions de l'enquête, selon Beauvau.

Cette femme avait été interpellée mardi après une agression sur un couple sur la voie publique, selon des sources policières. Refusant d'être placée en cellule de garde à vue au commissariat du XIIe arrondissement, elle s'est débattue et les policiers sont intervenus pour la maîtriser, selon ces mêmes sources.

"Une affaire complexe"

Elle s'est ensuite plainte de douleurs et a indiqué qu'elle était enceinte, selon des sources concordantes. Les policiers lui ont proposé d'appeler les pompiers, ce qu'elle a d'abord refusé, selon une source proche du dossier. Les fonctionnaires ont ensuite appelé un médecin et elle a été hospitalisée, selon cette même source. Elle a fait une fausse couche. Elle a porté plainte mercredi, a précisé une source policière.

"C'est une affaire complexe, des vidéos du commissariat sont en cours d'exploitation, des témoins - notamment d'autres gardés à vue - doivent être entendus", selon la source proche du dossier. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie et un policier a été suspendu à titre conservatoire "sans qu'à ce stade un lien de causalité puisse être établi entre la perte de l'enfant et une éventuelle faute", a précisé la préfecture de police. Le parquet de Paris a confirmé avoir confié à l'IGPN cette enquête pour "violences volontaires sur personne en état de grossesse en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique".