Pancarte antisémite brandie par une anti-pass à Metz : la justice ordonne une enquête

Le parquet a ouvert une enquête sur une pancarte brandie lors d'une manifestation anti pass sanitaire samedi à Metz.
Le parquet a ouvert une enquête sur une pancarte brandie lors d'une manifestation anti pass sanitaire samedi à Metz. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
La préfecture de la Moselle a annoncé dimanche dans un communiqué qu'une enquête avait été ouverte sur une "pancarte au message manifestement antisémite" brandie lors d'une manifestation anti-pass sanitaire samedi à Metz. "Cette pancarte est abjecte", a dénoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dimanche soir sur Twitter.

Le parquet a ouvert une enquête sur une "pancarte au message manifestement antisémite" brandie lors d'une manifestation anti-pass sanitaire samedi à Metz, a annoncé dimanche la préfecture de la Moselle dans un communiqué. Le préfet Laurent Touvet "condamne avec la plus grande fermeté ce message", a déclaré la préfecture, ajoutant qu'une "enquête est ouverte par le parquet de Metz". Interrogé par l'AFP, celui-ci a précisé qu'il s'agissait d'une enquête de flagrance confiée au commissariat de Metz.

Il "faut être intraitable"

Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre une jeune femme brandissant la pancarte incriminée sur laquelle sont inscrits les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d'affaires et intellectuels, dont certains sont juifs. "Cette pancarte est abjecte. L’antisémitisme est un délit, en aucun cas une opinion. De tels propos ne resteront pas impunis", a fustigé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur son compte Twitter. "J’ai demandé @prefet57 de faire un signalement au Parquet sur la base de l’article 40 (du Code de procédure pénale, NDLR). Les services de police sont mobilisés pour identifier leur auteur", a-t-il ajouté.

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a annoncé pour sa part dimanche à l'AFP son intention de porter plainte, considérant que l'"on est très clairement en présence d'une pancarte à l'antisémitisme assumé". Il "faut être intraitable", a-t-elle souligné. SOS Racisme a également déclaré dans un communiqué "étudier" la possibilité de poursuites judiciaires.

"Consternant et révoltant", a dénoncé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants. "L'antisémitisme a tué hier et tue encore aujourd'hui. L'antisémitisme n'est pas une opinion. C'est un délit, qui doit être condamné systématiquement", a renchéri, toujours sur Twitter la ministre déléguée à l'Egalité, Elisabeth Moreno. Le délégué général d'En Marche ! Stanislas Guérini, a également fustigé "l'antisémitisme à visage découvert. Ignoble. Glaçant", et l'a estimé "passible de poursuites".

L'ambassade d'Israël en France "épouvantée"

L'ambassade d'Israël en France s'est dite "épouvantée d'une telle expression de la haine antisémite la plus abjecte". Des réactions saluées par la Licra, qui demande également aux organisateurs des manifestations contre le pass sanitaire de "se désolidariser de ce genre de propos". Sur la pancarte, les noms encadrent le slogan : "Mais qui ?". Celui-ci est apparu à la suite d'une interview en juin sur la chaîne CNews d'un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d'une tribune évoquant "le délitement" de la France publiée par Valeurs Actuelles.

A la question "qui contrôle la 'meute médiatique' ?" et après plusieurs relances, il avait répondu "la communauté que vous connaissez bien", avant d'être coupé par le présentateur, Jean-Marc Morandini. Pour la Licra, ce slogan est "une autre manière de dire qu'on n'aime pas les juifs". Le parquet de Paris avait ouvert peu après l'interview du général Delawarde une enquête pour "diffamation publique" et "provocation à la haine et à la violence à raison de l'origine ou de l'appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion". La manifestation messine avait réuni samedi 3.800 personnes selon la police.