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Europe 1 avec AFP
Le procès de Mourad Farès, ancienne figure du recrutement pour le djihad en Syrie, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. Il est notamment soupçonné d'avoir orchestré le départ en Syrie de plusieurs djihadistes et est accusé d'y avoir dirigé un groupe de jeunes combattants francophones.  

Le procès de Mourad Farès s’est ouvert lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris. Il est soupçonné d’être l’un des principaux rabatteurs français de Daesh et est accusé d'avoir dirigé en Syrie un groupe de jeunes combattants francophones. Incarcéré depuis septembre 2014, date de son retour de Syrie, il comparaît notamment pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, financement du terrorisme et direction d'un groupe terroriste.

Figure du recrutement de djihadistes francophones en Syrie

Originaire de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), il se serait radicalisé à la fin de l’année 2012 après la mort d’un cousin dont il était très proche. Mourad Farès était très actif sur les réseaux sociaux où il faisait la propagande du djihad. Les juges lui imputent notamment d’avoir organisé des réunions évoquant des départs en Syrie à Paris, Nice, Lyon ou Strasbourg. Mourad Farès est notamment soupçonné d'avoir orchestré le départ en décembre 2013 de dix jeunes du Bas-Rhin, surnommés les "10 de Strasbourg", dont Foued Mohamed-Aggad, l'un des futurs kamikazes du Bataclan.

Il a rejoint la Syrie en juillet 2013, où il avait intégré les rangs de l'organisation terroriste Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Il admet avoir suivi une formation sur le maniement des armes, mais nie avoir combattu, limitant son rôle à quelques surveillances. A la fin de l’année 2013, il s’est désolidarisé de l’EIIL et a intégré un groupe de combattants francophones dirigé par Oumar Diaby, autre figure de recrutement de Daesh. Bien qu'il ait toujours contesté avoir occupé toute fonction de dirigeant, il est soupçonné d'avoir dirigé cette brigade de combattants francophones en l'absence d'Oumar Diaby jusqu'en mars 2014. 

"Une posture de repenti"

Après avoir volontairement quitté la Syrie, il avait été arrêté en Turquie en août 2014 et avait été remis à la France septembre. Incarcéré depuis lors, Mourad Farès aurait adopté en détention une "posture de repenti" et abandonné toute velléité djihadiste. Le verdict du procès est attendu le vendredi 24 janvier.