Marseille Dominique Bernard 1:42
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Stephane Burgatt (correspondant à Marseille) // Crédits photo : Quentin De Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Ce lundi 16 octobre, à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, une centaine de personnes étaient rassemblées devant la préfecture du département pour honorer la mémoire de Dominique Bernard, le professeur assassiné vendredi dernier à Arras, par un terroriste. Les professeurs attentent des solutions au niveau de l'État.

Plusieurs centaines de personnes étaient présentes, ce lundi 16 octobre, devant la préfecture des Bouches-du-Rhône pour rendre hommage à Dominique Bernard, décédé, vendredi dernier, à Arras. Un certain mal-être était palpable lors des discussions entre enseignants. Ils se sentent seuls, à l'image de Solange, enseignante en lettres dans un collège marseillais.

"C'est un peu la goutte d'eau"

"Je suis surtout triste, très triste, abattu, un peu découragé. C'est vrai que c'est un peu la goutte d'eau. Et puis on a toujours peur de ne pas être soutenu par notre hiérarchie. Donc parfois, on se sent seul. Tout le monde n'a pas la même définition de la laïcité", a déclaré l'enseignante au micro d'Europe 1. "Il y a parfois des accommodements, on se sent démunis. Au moment de Samuel Paty, on faisait remonter des incidents, par exemple, au moment des minutes de silence, mais il ne se passait pas grand-chose. Les élèves étaient rarement punis", a ajouté Solange.

Et le message politique de ces derniers jours passe généralement assez mal chez les professeurs présents devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, comme le confie Marion, secrétaire académique au SNES-FSU. Elle sent une certaine colère monter auprès de ses collègues.

Un sentiment de colère

"Pour moi, il y a des choses qui sont différentes par rapport à l'assassinat de Samuel Paty. C'est que là, ce qui arrive très vite et qui est en train de monter, c'est un grand sentiment de colère de la part des collègues qui réagissent parfois assez mal aux discours de soutien des politiques ou de l'institution parce qu'ils prennent ça de façon très hypocrite de la part de gens qui n'ont pas mal cassé notre métier. Ce n'est pas compris", a rapporté Marion au micro d'Europe 1. Beaucoup ici veulent mettre cette colère de côté pour le moment, le temps de cette séquence d'hommages, le temps du deuil, du recueillement. Les revendications viendront après.