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Lionel Gougelot, édité par Loane Nader // crédit photo : Denis Charlet / AFP
Après l'assassinat de Dominique Bernard vendredi, enseignant dans un collège-lycée d'Arras, toute l'Éducation nationale est en deuil. Avant d'accueillir leurs élèves pour une nouvelle semaine, les professeurs de l'établissement Gambetta ont échangé entre eux pendant deux heures, comme en témoigne Europe 1, afin de trouver les bons mots face à leurs classes ce lundi.

Ce lundi, dans le collège-lycée de Gambetta, à l'image de bien d'autres en France, le corps enseignant disposait de deux heures pour échanger et discuter des derniers événements, avant l'arrivée des élèves à 10h. La reprise du travail sera forcément difficile pour cette communauté éducative traumatisée. Europe 1 a pu constater l'arrivée des premiers personnels du collège-lycée, le regard grave et certains avec une rose à la main. Ces enseignants s'interrogent aussi sur l'avenir, comme Sophie, professeure d'histoire-géographie, qui s'inquiète pour son établissement. 

Assurer que tout est fait pour assurer la sécurité des élèves

"Est-ce que ça va se traduire par une décrue des inscriptions ? Est-ce que ça va se traduire par des personnels qui vont vouloir demander leur mutations ? Les personnels seront choqués à vie, on est des survivants d'une attaque terroriste, il ne faut pas se faire d'illusions...", a-t-elle rappelé. Des interrogations qui s'ajoutent à celle concernant la manière dont ils traiteront, avec leurs élèves, le sujet de l'attentat dans lequel Dominique Bernard s'est fait assassiner. D'autant que cette journée coïncide avec l'hommage national à Samuel Paty, décédé dans les mêmes circonstances il y a trois ans jour pour jour. 

Trouver les mots justes et entendre le chagrin, voire le traumatisme des élèves sera aussi une préoccupation pour les professeurs d'écoles, confirme cette enseignante de cours élémentaires. "On ne sait pas non plus comment, à la maison ou à l'extérieur on leur en a parlé, donc il va falloir aussi recueillir leur parole en premier. Je pense qu'avec des petits, il faut aussi passer, peut-être, par le dessin pour que eux aussi expriment leurs émotions", estime l'enseignante. Elle insiste aussi sur le fait qu'il faudra rassurer les élèves, et cela quel que soit leur âge. Ne pas leur cacher la vérité est certes primordial, mais souligner que tout est fait pour assurer la sécurité de l'école est tout aussi important.