«On peut s’inquiéter pour l’avenir» : le diocèse d’Albi manque de dons pour payer ses prêtres
Face à une chute de 50 % du nombre de donateurs en dix ans, le diocèse d’Albi lance un appel à l’aide. Il lui manque 400.000 euros pour boucler son budget 2024 et assurer le salaire des prêtres et des laïcs employés. Une situation paradoxale alors même que l’Église connaît un regain d’intérêt dans la région.
Le diocèse d’Albi tire la sonnette d’alarme : les dons sont en baisse. Il évoque une situation financière critique, au point de ne plus pouvoir assurer le salaire de ses prêtres.
L’archevêque et les responsables religieux locaux en appellent désormais à la générosité des croyants comme des non-croyants, afin d’éviter d’avoir à prendre des décisions difficiles.
"On a perdu 50% des donateurs"
En plus d'être moins nombreux, les donateurs sont de plus en plus âgés à Albi et cela fait craindre le pire à Éric, l'économe du diocèse. "Il s'agit effectivement pour nous de collecter afin de revenir à l’équilibre. Il faudrait 400.000 euros pour terminer l'année. Depuis une décennie, on a perdu 50% des donateurs. On peut effectivement s'inquiéter pour l'avenir", détaille-t-il.
Une situation paradoxale car l'Église connaît un regain d'intérêt dans la commune. Il s'agit d'une bonne nouvelle, mais cela implique aussi des dépenses supplémentaires, explique Anne-Laure Desgrolard, la porte-parole du diocèse : "On avait à la cathédrale d'Albi, à Pâques, 118 personnes qui demandaient la confirmation. En 2021, ils étaient 21. Donc on a besoin de moyens pour les emmener en pèlerinage ou encore pour des salles, pour que cette pastorale soit dynamique."
Les prêtres commencent à être inquiets de cette baisse des dons notamment par rapport à leurs salaires. L’un d’eux gagne 1.100 euros par mois. "Ce sont les catholiques qui font vivre le diocèse d’Albi. Donc si une partie vraiment s’amoindrit beaucoup, ça amoindrira d’autant le revenu des prêtres", confie-t-il.
Et cela posera des questions sur le sort des laïcs qui représentent 37 équivalents temps plein au sein du diocèse. "Mon but absolu est qu'il n'y ait aucun licenciement", a déclaré l'archevêque.
