"On ne devrait pas mourir à 16 ans" : des élus de Saint-Denis interpellent Collomb après la mort d'un ado

Seine-Saint-Denis, Bobigny crédit :PHILIPPE LOPEZ / AFP - 1280
Les élus de Seine-Saint-Denis déplorent un manque de moyens dans leur département. (Photo d'illustration de Bobigny) © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Au lendemain de la mort d'un adolescent en Seine-Saint-Denis, le député communiste Stéphane Peu regrette au micro d'Europe 1 le manque d'effectifs de police.

"On ne devrait pas mourir à seize ans" : le maire et un député de Saint-Denis ont interpellé mardi le ministre de l'Intérieur au lendemain de la mort d'un adolescent de 16 ans, tué lors d'une fusillade dans laquelle un jeune du même âge a été blessé.

Un manque de moyens "criant". "À l'heure où Gérard Collomb annonce la 'reconquête républicaine' de 30 quartiers sensibles pour 860.000 habitants, dont seulement 20.000 en Seine-Saint-Denis, ce drame vient dénoncer de manière criante le manque de moyens alloués à notre territoire depuis quinze années", ont écrit Laurent Russier et Stéphane Peu, maire et député communiste de la circonscription, dans un communiqué. La ville de Saint-Denis avait candidaté en vain à l'expérimentation du dispositif des "quartiers de reconquête républicaine" (QRR) que le ministre de l'Intérieur inaugure ce mardi dans l'Essonne.

D'après les premiers éléments de l'enquête, confiée à la Brigade criminelle de Paris, l'adolescent a été tué lundi en début de soirée lors d'un échange de coups de feu dans le cadre d'une rivalité entre jeunes de deux cités. Un jeune, blessé par balle, a été placé en garde à vue, a indiqué le parquet de Bobigny.

"Des témoins ont vu une quarantaine de jeunes armés de barre de fer entrer dans la cité Romain-Rolland. Puis, c'est la confusion. Ce qui est certain, c'est que les immeubles et les voitures alentour ont été arrosés, ils ont vraiment défouraillé", a rapporté une source proche de l'enquête. Des étuis de gros calibre - a priori du 7,62 mm, pouvant correspondre à des tirs de Kalachnikov - ainsi que des douilles de 9 mm ont été retrouvées sur place.

"On ne devrait pas mourir à 16 ans". "Quelles que soient leurs raisons ou leurs circonstances, de tels actes sont atroces et inadmissibles. On ne devrait pas mourir à 16 ans, ni mettre en danger sa vie et celle des autres", a ajouté Laurent Russier.

"Comment un groupe d'adolescents peut avoir entre les mains une arme létale ? Comment des établissements scolaires peuvent être le lieu d'affrontements entre jeunes ? Comment des millions de tonnes de marchandises illégales franchissent aujourd'hui nos frontières pour arriver dans nos quartiers ?", a-t-il poursuivi, en référence notamment à deux agressions de lycéens de Paul-Éluard la semaine dernière par des jeunes extérieurs à l'établissement.

La Seine-Saint-Denis, un département abandonné ? "Un jeune de 16 ans est mort à Saint-Denis, un autre à Villepinte et un blessé par balle au thorax, rien que cette nuit", déplore le député communiste de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu au micro d'Europe 1. "On est dans une situation dans ce département qui est, en nombre d'homicides et de violences par arme, supérieur à ce qu'il se passe à Marseille. Sauf que, quand il y a eu une telle vague à Marseille il y a quelques années, on a pris 40 policiers pour les affecter là-bas. Mais où a-t-on pris ces effectifs ? En Seine-Saint-Denis."

"La circulation des armes est un fléau auquel il faut mettre fin". "Nous ne pouvons nous résoudre à ces drames. La circulation des armes est un fléau auquel il faut mettre fin. L'action de la police et de la justice doit d'urgence être renforcée", a réagi de son côté Stéphane Troussel, le président (PS) du Conseil départemental sur Twitter.