Numéros surtaxés : une arnaque à 38 millions d'euros démasquée

Quatre salariés sur cinq de la société Viva Multimedia ont été mis en examen.
Quatre salariés sur cinq de la société Viva Multimedia ont été mis en examen. © JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Quatre salariés de la PME Viva Multimedia ont été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" et "blanchiment". Il sont soupçonnés d’avoir fait office d’intermédiaires en fournissant à des escrocs des numéros surtaxés.

C’est une arnaque particulièrement lucrative. Quatre salariés sur cinq de Viva Multimedia, une petite société parisienne de téléphonie, ont été mis en examen en mai dernier pour "escroquerie en bande organisée" et "blanchiment", selon les informations du Parisien. Les salariés sont soupçonnés d’avoir servi d’intermédiaires en fournissant à des escrocs des numéros surtaxés.

Un opérateur le plus souvent basé à l'étranger. Le principe est simple : vous recevez un sms ou un appel vous demandant de rappeler le numéro. Un opérateur, souvent basé à l’étranger, répond et votre compte commence alors à être débité. Grâce à ce stratagème, la justice soupçonne les salariés d’avoir récolté frauduleusement, entre 2015 et 2018, près de 38 millions d’euros.

"Le patron était parfaitement au courant de l’utilisation illicite des numéros mis à disposition". Lorsque le patron de l’entreprise était convoqué au commissariat pour s’expliquer sur l’utilisation frauduleuse des numéros, il avançait "qu’il n’était pas responsable de la mauvaise utilisation de ces numéros", selon une source proche du dossier.

Une explication qui ne convainc pas les policiers et les agents du fisc qui mènent une perquisition l’année dernière. "On a découvert des documents prouvant que le patron était parfaitement au courant de l’utilisation illicite des numéros mis à disposition. Il apparaît même très actif dans la combine", estime dans les colonnes du Parisien une source proche de l’enquête.

Le patron de la PME se versait un salaire de 760.000 euros par an. Les enquêteurs sont également intrigués par les salaires à Viva Multimedia. Le patron de la PME se versait ainsi 760.000 euros par an, près de 560.000 pour la comptable et 550.000 euros pour les deux techniciens. "On a pu conclure que 80% de l’activité de l’entreprise était liée à des activités frauduleuses", peut-on lire dans les colonnes du Parisien.

Des plaintes qui s'entassent dans une vingtaine de cartons. Selon le quotidien, si certaines factures peuvent grimper jusqu’à 250 euros, notamment lorsqu’il s’agit de mineurs, les pertes sont globalement comprises entre 10 et 20 euros. Les escrocs multiplient les cibles pour amasser un maximum d’argent. Les plaintes recensées contre Viva Multimedia s’entassent dans une vingtaine de cartons.