Arnaques au spam téléphonique : gare aux appels en absence !

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Noémie Schulz avec CB , modifié à
Le "ping call" repose sur la technique des appels en absence sur votre téléphone qui vous incite à rappeler un numéro surtaxé.

Les autorités lancent un appel à la prudence face à la multiplication des "ping call" ces derniers mois. Cette arnaque repose sur la technique des appels en absence sur votre téléphone qui vous incite à rappeler un numéro surtaxé. Elle existe depuis plusieurs années, mais elle se développe à grande vitesse ces derniers mois. Car les escrocs emploient des techniques de plus en plus élaborées pour amener les gens à rappeler sur des numéros surtaxés.

>> Europe 1 a enquêté sur ces arnaques qui peuvent se révéler très lucratives.

Des numéros qui n’incitent pas à la méfiance. L'objectif des escrocs : vous faire passer un maximum de temps au téléphone, pour gagner un maximum d’argent à chaque appel. Pour ça, ils ont donc remplacé les ordinateurs, qui passaient des milliers de coup de fil chaque jour, par des humains.

Pour ne pas susciter la moindre méfiance, des opérateurs de call-center passent leur appel depuis un numéro qui commence par 01, 02 ou 04. Ils expliquent alors que vous avez gagné un bon d'achat chez une grande marque de distribution et qu'il faut contacter le service clients. Cette fois, c'est un 0899 qu'il faut composer. Au bout du fil, un autre opérateur va tenter de vous garder en ligne le plus longtemps possible, explique le commissaire Sylvain Brun, de l'office contre la cybercriminalité.

"Une personne réelle au bout du fil". "Ils se sont rendu compte que lorsque la victime a une personne réelle au bout du fil, avec une interaction, ils sont beaucoup plus en confiance et ils arrivent vraiment à les faire rappeler. En moyenne, la victime s’aperçoit de la supercherie au bout d’une demi-heure et ça lui coûte quand même une vingtaine d’euros. Mais, nous avons certaines victimes qui restent plusieurs heures au téléphone. Dans ce cas, la facture est salée", détaille le commissaire au micro d’Europe 1.

Sept heures au téléphone : 200 euros. Une victime a ainsi passé sept heures au téléphone pour un prétendu bon d'achat de 1.000 euros chez Carrefour. L’arnaque lui a coûté plus de 200 euros. Le business est donc très lucratif pour les escrocs, et facile à mettre en place, ce qui explique la recrudescence de ces appels ces derniers mois.

Comment éviter le piège ? Pour ne pas tomber dans le panneau, il faut donc ne jamais rappeler un numéro surtaxé. Les opérateurs téléphoniques ont par ailleurs mis en place un dispositif pour lutter contre ce type de fraude. Les utilisateurs peuvent envoyer un SMS gratuitement au 33.700, en y mentionnant le numéro avec lequel il a été appelé. L'opérateur auprès duquel a été enregistré le numéro est alors chargé de bloquer celui-ci, puis alerte la DGCCRF, la commission en charge de la concurrence. Selon l'ampleur de la fraude, l'institution décidera alors si une enquête doit être ouverte. Mais le plus souvent, ce dispositif intervient trop tard et l'opérateur est tenu de rembourser les montants prélevés auprès des abonnés.