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Carole Ferry, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Une réunion entre le Premier ministre Edouard Philippe et les syndicats doit se tenir vendredi à Matignon. Au cœur des discussions, les modalités de la "conférence de financement", voulue par la CFDT, qui pourrait permettre d’envisager la fin du mouvement contre la réforme des retraites. Sauf que la base n’est pas forcément prête à suivre.

Au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui a réuni entre 450.000 et 1,7 million de manifestants, selon que les chiffres proviennent du ministère de l’Intérieur ou de la CGT, Edouard Philippe reçoit les syndicats vendredi à Matignon. Une réunion multilatérale qui, espère le gouvernement, doit permettre d’envisager une sortie de crise, notamment via la tenue d’une "conférence de financement" du système de retraite par points. Mais si les dirigeants des syndicats dits réformistes lâchent du lest, il n’est pas du tout certain que la base suive.

Alors certes, il y a de grandes chances que dès lundi, beaucoup plus de trains et de métros circulent. C’est ce qu’affirment des sources anonymes à l’Unsa, un syndicat puissant à la SNCF et à la RATP. Le syndicat veut maintenir la pression, mais ça ne passera plus forcément par la grève. Le ton est radicalement différent à la CFDT-Cheminots. Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, a beau être à l’initiative de la "conférence de financement", les cheminots du syndicat ont toujours leur propre ligne rouge.

"Nous sommes en grève depuis le 5 décembre pour pouvoir obtenir, pour les cheminots, ce qui avait été garanti par la loi l’année dernière, en disant que les cheminots qui sont au statut conservent leurs droits", explique à Europe 1 leur chef de file Thomas Cavel. "A ce stade, les cheminots au statut, avec la réforme, n’ont pas une garantie pour l’ensemble de leurs droits. Donc nous, on continuera à demander des négociations pour pouvoir obtenir ces droits qui avaient été actés l’année dernière."

Ce qu'ils veulent c'est que tous les cheminots encore au statut, et non pas seulement ceux nés avant 1985, puissent ouvrir leurs droits à la retraite dès 52 ou 57 ans. Pour eux, la grève pourrait donc durer encore longtemps.