Le démontage de l’échafaudage doit démarrer lundi (photo d'illustration). 1:38
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Marion Gauthier avec AFP , modifié à
Cet échafaudage, constitué de 40.000 pièces, de 200 tonnes "dont la moitié se trouve à plus de 40 mètres de haut", a dans un premier temps été "consolidé puis ceinturé de poutres métalliques sur trois niveaux afin de le stabiliser et d'empêcher tout risque d'écroulement", selon un communiqué de l'établissement public chargé de la restauration de la cathédrale. 

La dernière phase de la délicate opération de démontage de l'échafaudage de la flèche de Notre-Dame de Paris, déformé par la chaleur de l'incendie, commencera lundi, a annoncé dimanche l'établissement public chargé de la restauration de la cathédrale.

40.000 pièces de métal fondu à déplacer

"La flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris était en restauration lors de l'incendie du 15 avril 2019. Si 'échafaudage installé pour cette opération a résisté à l'effondrement de la flèche, il a été déformé par la chaleur de l'incendie", rappelle l'établissement public dans un communiqué. Cet échafaudage de 200 tonnes "dont la moitié se trouve à plus de 40 mètres de haut", a dans un premier temps été "consolidé puis ceinturé de poutres métalliques sur trois niveaux afin de le stabiliser et d'empêcher tout risque d'écroulement".

Un second échafaudage a été mis en place et à partir de lundi, "deux équipes en alternance de cinq cordistes descendront au plus près des parties calcinées pour découper, à l'aide de scies sabres, les tubes métalliques fondus les uns sur les autres". Les quelques 40.000 pièces seront évacués avec une grue de 80 mètres.  Les ouvriers seront suspendus au-dessus de la voûte, au cœur de l’échafaudage calciné et ne pourront réaliser cette opération périlleuse que si les conditions météorologiques le permettent. Trop de vent pourrait par exemple leur faire heurter la structure.

Une opération qui durera "tout au long de l'été"

"Depuis l'incendie c'est tous les jours que j'attends avec impatience cette dernière phase de sécurisation de la cathédrale. Quand je ne verrai plus cette masse noire qui est à la hauteur de la flèche, je respirerai" souligne Patrick Chauvet, recteur de Notre-Dame.

Néanmoins il faudra encore être patient, "cette opération se déroulera tout au long de l'été", précise le communiqué. Viendra ensuite la phrase d'estimation des dégâts, sous ces tonnes de métal : la voûte éventrée et pierres probablement fragilisées par les flammes et l'eau des pompiers. Après seulement pourra commencer la restauration.

"Il y a eu les deux mois de l'affaire du plomb, les deux mois de pandémie"

La patience est le maître-mot de ce chantier. Juste après l'incendie, qui avait suscité une émotion mondiale, le président Emmanuel Macron avait souhaité une reconstruction en cinq ans du joyau gothique. Le chantier a toutefois connu des aléas. "Il y a eu les deux mois de l'affaire du plomb, les deux mois de pandémie", rappelle Patrick Chauvet. Le chantier avait aussi été retardé à l'automne et à l'hiver, par les intempéries qui ont bloqué les travaux, chaque fois notamment que les vents soufflaient à plus 40 km/h.

Et au printemps, le coronavirus a plongé le chantier dans le sommeil. Il a repris progressivement fin avril. Le parvis de la cathédrale a lui été ouvert le 31 mai. Beaucoup d'inconnues persistent par ailleurs sur la forme finale de la flèche, qui s'est effondrée pendant l'incendie: reconstruire à l'identique celle de Viollet-Le-Duc, ou concevoir un "geste architectural contemporain", comme l'a évoqué le président de la République.