Darmanin 3:18
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Lionel Gougelot avec AFP
Les trois jeunes policiers morts dimanche dans le Nord lors d'un violent accident de la route n'ont pas commis de faute, a affirmé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Un hommage leur sera rendu d'ici la fin de la semaine, a-t-il précisé, mais le jour de cette cérémonie n'a pas encore été fixé.

Les trois jeunes policiers morts dimanche dans le Nord lors d'un violent accident de la route n'ont pas commis de faute, a affirmé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a annoncé une cérémonie en leur hommage "en fin de semaine à Roubaix". "A notre connaissance (...) il n'y a pas eu de faute commise par les policiers", a déclaré le ministre à l'issue d'une visite dans le commissariat de Roubaix, dont dépendaient les trois fonctionnaires.

Un hommage leur sera rendu d'ici la fin de la semaine, a-t-il précisé, mais le jour de cette cérémonie n'a pas encore été fixé. L'entourage du ministre précise que le président Emmanuel Macron "a décrété que soit lu un discours d'hommage aux policiers dans tous les commissariats, brigades de gendarmerie, préfectures et sous-préfectures". Ces trois jeunes policiers sont morts dimanche matin dans une collision entre leur véhicule et une voiture qui, selon les premiers éléments de l'enquête, roulait à contre-sens, dans la métropole lilloise.

Les fonctionnaires, deux hommes et une femme membres d'un équipage de Police Secours, étaient âgés de 24 et 25 ans, selon une source policière et des sources syndicales. "La vie était devant eux", a souligné Gérald Darmanin, qui a évoqué "cette femme enceinte qui ne va pas pouvoir présenter son futur enfant à son papa" ou "cet enfant qui va avoir un an et qui ne va pas connaître son père".

"La Nation vous remercie"

Le conducteur de l'autre véhicule impliqué, né en 1999, est lui aussi décédé, tandis qu'un passager de cette voiture, né en 2001, et une jeune fille présente dans le véhicule des policiers ont été gravement blessés. Selon M. Darmanin, les policiers amenaient la jeune fille, "victime de violences, à l'hôpital, pour pouvoir faire des examens, pour pouvoir l'aider à pouvoir déposer plainte". La procureure de Lille Carole Etienne doit donner une conférence de presse sur l'enquête à 17H30. Elus locaux, députés et habitants sont venus déposer des fleurs lundi matin au pied de l'imposante bâtisse en briques du commissariat central de Roubaix, parfois une simple rose, a constaté l'AFP.

"C'est important. Ils sont là quand on a besoin d'eux", raconte Sophie, une trentenaire qui ne souhaite pas donner son nom. "C'est triste... En plus ils étaient jeunes, ça doit être un choc pour leur famille", estime Ibtissem Soltani, 18 ans, venue en voisine. "Et puis il y avait une jeune fille avec eux qui a été blessée, ça aussi ça me touche." Au milieu des dizaines de roses blanches, un message: "La Nation vous remercie". "On reste dans le recueillement, l'émotion. On veut savoir ce qui s'est passé, si les blessés ont été entendus. C'est un drame", déplore le secrétaire zonal adjoint Alliance dans la région, Arnaud Boutelier.

Une collision "très violente" 

Le parquet a ouvert une enquête pour homicide et blessures involontaires. "Les premiers éléments viennent conforter l'hypothèse d'un choc frontal" sur une bretelle d'accès, "qui serait dû au fait" que la voiture tiers, une Alfa Romeo, "se serait engagée à contre-sens", a indiqué dimanche Mme Etienne à l'AFP. L'équipage policier "circulait de façon normale avec un gyrophare", selon le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, précisant que l'hypothèse d'un contre-sens devait encore être confirmée.

Les deux passagers du véhicule tiers "étaient connus des services de police et de la justice pour des faits de droits communs", a-t-il ajouté. La procureure a précisé que la "collision apparemment très violente" s'était produite vers 7h00, sur la RD 700 au niveau de Villeneuve-d'Ascq.

Douze membres des forces de l'ordre ont trouvé la mort ces quinze dernières années dans des accidents multi-meurtriers pour les forces de l'ordre, dont le dernier, survenu le 11 avril dans les Landes, avait coûté la vie à deux gendarmes qui tentaient de contrôler un véhicule roulant dangereusement à vive allure.