Mort d'un homme par un tir de police : manifestation devant un commissariat parisien

Trois policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 75) ont été "blessés légèrement par des jets de projectiles".
Trois policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 75) ont été "blessés légèrement par des jets de projectiles". © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP
Quelque 150 personnes ont manifesté lundi soir devant le commissariat du 19ème arrondissement de Paris, au lendemain de la mort d'un homme tué par un policier lors d'une intervention.

Environ 150 personnes ont manifesté lundi soir devant le commissariat du 19ème arrondissement de Paris pour s'indigner du décès dimanche d'un homme tué par un policier qui a fait feu lors d'une intervention, a-t-on appris de source policière.

Trois policiers légèrement blessés par des projectiles. Les manifestants groupés devant le commissariat un peu avant 21 heures ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre et le commissariat. L'arrière d'un véhicule de police a été calciné "vraisemblablement par un objet incendiaire", selon une source policière. Trois policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 75) ont été "blessés légèrement par des jets de projectiles", selon cette même source. Trois personnes ont été interpellées. Vers 23 heures, la situation "semblait se calmer", selon la source policière.

Dimanche soir, un policier a été blessé à l'arme blanche lors d'une intervention pour un "différend familial" dans une habitation du quartier Curial dans le 19ème arrondissement. Son agresseur, touché par un tir de riposte de la police, est décédé, selon des sources policières. "Dès l'ouverture de la porte", un homme s'est précipité pour agresser l'un des fonctionnaires, avait expliqué une source policière. L'un de ses collègues a alors ouvert le feu, pour le protéger, blessant mortellement l'agresseur, avait-t-elle ajouté.

La famille conteste la version des policiers. La famille du défunt "conteste totalement la version des faits, il n'a blessé personne", a déclaré lundi l'avocat des proches, Calvin Job, alors qu'une source proche de l'enquête appelait à la prudence sur le déroulement des faits, des vérifications étant en cours. Ce soir-là, "un voisin a appelé la police en disant qu'il y avait des cris", mais selon eux il n'y a eu "aucun différend familial", a-t-il ajouté. L'homme, qui se trouvait avec ses quatre enfants âgés de 15 à 21 ans était "en train de tailler des poissons avec des ciseaux", selon lui. "Les policiers ont ouvert de force la porte de l'appartement, ce qui l'a propulsé vers l'arrière". Le père de famille n'a "porté aucun coup" et "ne s'est pas précipité" sur les policiers. Mais selon l'avocat, la police aurait "tiré sans sommation", dans la zone du thorax.

Selon lui, l'homme âgé de 56 ans, "parlait très peu le français". Il avait déjà fait un passage à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P) en février 2012 après un précédent appel des voisins pour trouble de voisinage, mais "il n'avait pas d'antécédents psychiatriques majeurs". Selon une source proche de l'enquête, l'homme présentait des troubles psychiatriques. La famille devait être entendue mardi après-midi par l'inspection générale de la police nationale (IGPN) selon avocat. Le 2e district de police judiciaire et l'IGPN ont été saisis des enquêtes.