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Mort de Thomas à Crépol : deux ans après le drame, retour sur le déroulement des faits

Europe 1.fr . 3 min
Deux ans de la mort de Thomas à Crépol.
Deux ans de la mort de Thomas à Crépol. © OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Il y a deux ans, le jeune Thomas, 16 ans, était mortellement blessé d'un coup de couteau à la sortie d'un bal à Crépol, dans la Drôme. Un affrontement entre deux groupes de jeunes, certains venant d'un quartier sensible de Romans-sur-Isère, avait émaillé la soirée. Quatorze hommes sont toujours mis en examen.

C'est un visage que la commune de Crépol, dans la Drôme, ne pourra jamais oublier. Celui de Thomas, adolescent de 16 ans, capitaine junior de l'équipe de rugby du RC de Romans Péage, mortellement blessé d'un coup de couteau à la sortie d'un bal dans la salle des fêtes du village. Deux ans après la mort du jeune homme, Europe 1 revient sur le déroulement de la soirée qui a mené à ce drame.

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Un "bal de l'hiver" organisé à la salle des fêtes

Le 18 novembre 2023, le comité des fêtes de Crépol organise un "bal de l'hiver" sur inscription. Environ 400 personnes y participent, et une dizaine de jeunes extérieurs au village et non-inscrits entrent dans la salle, surveillée par quatre vigiles. D'après le parquet de Valence, l'un d'eux, âgé de 20 ans, remet un couteau à l'un des vigiles avant d'entrer.

Le groupe participe à la fête, avant qu'une altercation n'éclate avec l'un d'eux pour un "motif futile", une remarque liée à sa coupe de cheveux. Ce jeune homme sort "clairement dans l'intention de se battre", selon le parquet, et une dispute éclate à l'extérieur de la salle des fêtes, au moment où la soirée s'achève. Quelques instants avant, l'un des vigiles est blessé d'un coup de couteau par l'un des jeunes non-inscrits.

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Des propos hostiles aux blancs entendus

Plusieurs individus jugés "hostiles" par les invités du bal arrivent en voiture et se garent devant le bâtiment. Commence alors une "expédition programmée" qui tourne à la "rixe", affirme le procureur. Des coups sont portés, certains au moyen d'un couteau. Parmi les 104 témoins entendus par les gendarmes peu après les faits, neuf d'entre eux entendent des propos anti-blancs.

Un homme exhibe une arme à la fenêtre d'une voiture et tire à plusieurs reprises, selon des parents venus chercher leur enfant à la fin du bal. Les pompiers arrivés sur place font alors état de 17 prises en charge, avec huit blessés dont quatre graves. Atteint d'un coup de couteau, Thomas fait partie de ces quatre personnes gravement blessées. Il décède sur la route de l'hôpital.

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14 individus mis en examen

Au total, 14 personnes ont été mises en examen dans ce dossier pour "homicide volontaire et tentative d'homicides volontaires en bande organisée". Parmi ces individus, six jeunes interpellés près de Toulouse et deux autres arrêtés à Romans-sur-Isère le 21 novembre 2023, deux jours après le drame. Le septième jeune interpellé près de Toulouse a été relâché sans poursuite, sa présence sur les lieux n'ayant pu être établie. Une autre personne s'est également présentée aux gendarmes.

Finalement, neuf personnes ont été placées en détention provisoire. Trois des suspects étaient mineurs au moment des faits, les six autres étaient âgés de 19 à 22 ans. Certains sont originaires du quartier sensible de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, où des perquisitions ont été menées après les faits. Les plus gros soupçons se portent sur deux ou trois d'entre eux. Toutefois, tous ont nié avoir porté le coup mortel.

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L'échec de la reconstitution numérique de la soirée

Une reconstitution numérique de la soirée, réalisée en septembre dernier, n'a pas permis d'identifier l'auteur du coup fatal. "Nous sommes confrontés à la même loi du silence de l'ensemble de ce groupe de jeunes qui ne veut pas parler", a regretté Me Denis Dreyfus, avocat du comité d'organisation de la soirée et d'une quarantaine de parties civiles.

"La reconstitution n'a pas permis de savoir qui a donné le coup de couteau ni même s'il a été interpellé", a ajouté Me Julie Tavernier, avocate au cabinet de Me Romaric Chateau qui défend trois des mis en cause. "Mais elle a permis de prendre le temps d'expliquer ce qui s'est passé pour les uns et les autres".

Pour Me Denis Dreyfus, il sera "intéressant de confronter l'ensemble des versions avec les éléments objectifs du dossier". Il estime que le silence est "un piège à terme" pour les mis en cause car la situation les "expose à des risques importants en matière juridique".