Mise en scène en Charente d'une "décapitation" de Macron : trois mises en examen

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avec AFP
Deux hommes et une femme, âgés de 25 à 45 ans, ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire, après avoir été placés la veille en garde à vue.

Trois "gilets jaunes" ont été mis en examen samedi à Angoulême à la suite d'un rassemblement, la semaine dernière, au cours duquel un pantin à l'effigie d'Emmanuel Macron avait été décapité, a indiqué le parquet.

Deux hommes et une femme, âgés de 25 à 45 ans, originaires de Charente, ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire, après avoir été placés la veille en garde à vue. Ils ont été mis en examen pour "provocation à la commission d'atteinte à la vie" du président Macron, qui peut aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique", qui peut être puni d'un an, et déclaration incomplète ou inexacte de déclaration de manifestation (six mois). Les trois personnes avaient été entendues par la police en tant qu'organisateurs d'une manifestation de "gilets jaunes" à Angoulême, à laquelle participaient une cinquantaine de protestataires.

Émotion du Premier ministre. Un "procès" fictif d'Emmanuel Macron - jamais évoqué lors de la déclaration de manifestation - avait été simulé, à l'issue duquel le pantin à l'effigie du chef de l'État avait été décapité à la hache. La préfète de Charente avait fait un signalement au parquet, en dénonçant des faits "portant gravement atteinte tant à la personne qu'à la fonction du président de la République". Le Premier ministre Edouard Philippe s'était aussi ému de ce "simulacre de décapitation du chef de l'État" dans un tweet.

"Second degré". L'avocat des trois "gilets jaunes", Me Pierre-Henri Bovis, a indiqué vendredi que ses clients étaient victimes d'une "lourde médiatisation", "contre leur gré", d'un "événement qui relevait d'un second degré", d'une "pièce de théâtre organisée par des 'gilets jaunes', pour des 'gilets jaunes'". "Si cela a choqué, ils en sont conscients et prêts à s'excuser", mais, a-t-il insisté, "ils ont agi dans un cadre légal", et "ont usé de leur droit de manifester et d'organiser un événement déclaré en préfecture, sans haine ni violence".