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Pierre Herbulot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour Yann Manzi, président de l'association Utopia 56, les tensions s'aggravent de plus en plus dans les trois camps de migrants parisiens. 
REPORTAGE

Des centaines de tentes qui s'entassent les unes sur les autres sous les ponts du canal de Saint-Denis. Après les deux migrants morts par noyade en la semaine dernière. La situation est de moins en moins supportable pour les 2.300 migrants du nord-est parisien. Des bagarres éclatent même entre communautés. La misère engendre parfois la violence, explique Yann Manzi, président de l'Association Utopia 56.

"Certains basculent". "Il y a certains migrants qui se marginalisent, on n'est pas loin de la porte de la Chapelle où il y a énormément de crack", raconte Yann Manzi au micro d'Europe 1. "On a vu basculer des gens, qui étaient des gens très bien et qui, au fur à mesure des jours vécus dans la rue, basculent", témoigne-t-il. "Les plus vulnérables payent cher le prix de la réalité de la rue et des trottoirs de Paris". Pour les associations, avec la montée des températures dans les prochaines semaines, les maladies, la galle, la tuberculose, pourrait se développer et la situation dégénérer.

"Le gouvernement ne nous aide pas". Les journées de ces milliers de migrants, répartis sur trois camps dans le 19ème arrondissement, se résument à chercher à manger et à essayer de faire avancer ses démarches de demande d'asile. "Parfois les gens tombent malades, parfois on n'a rien à manger", explique Mohamed qui vit depuis une semaine dans "Le Millenial", le plus grand camp de la capitale, où se sont regroupées au moins 1.500 personnes. "On vit dans la saleté, c'est très dur et le gouvernement ne nous aide pas. On est juste entre nous", ajoute ce Soudanais.