Paris : deux migrants retrouvés noyés dans des canaux

migrants canal Saint-Denis, Paris, tentes crédit : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP - 1280
Le camp de migrants du 19ème arrondissement est installé très près du canal Saint-Denis. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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Un jeune Afghan et un homme probablement d'origine somalienne ont été retrouvés noyés dans les canaux Saint-Martin et Saint-Denis entre dimanche et lundi.

Dimanche, le corps d'un migrant noyé a été repêché dans le canal Saint-Denis, dans le 19ème arrondissement de Paris, tandis qu'un migrant afghan s'est noyé dans un autre canal de la capitale dans la nuit de lundi à mardi, rapportait Le Parisien mardi.

Un corps repêché en état de décomposition avancée. Dimanche, le corps d'un homme dans un état de décomposition avancée a été repêché dans le canal Saint-Denis, situé à proximité d'un camp de migrants. C'est un promeneur qui a donné l'alerte après avoir vu le cadavre flotter. La victime, qui n'avait pas de papiers d'identité, a été transportée à l'Institut médico-légal pour y être autopsiée. Selon Le Parisien, l'homme serait peut-être d'origine somalienne.

Un Afghan noyé sous les yeux de ses camarades. Peu après minuit lundi, quai de Valmy dans le 10ème arrondissement de Paris, un jeune migrant afghan d'une vingtaine d'années a sombré dans le canal Saint-Martin. Il voulait, semble-t-il, traverser le canal à la nage. Il s'est donc déshabillé avant de sauter dans l'eau, de nager quelques mètres et de couler sous les yeux de ses compagnons migrants qui ont pourtant tenté de le dissuader. Les pompiers n'ont pas pu le réanimer.

Des dangers connus. Face à ces drames, la mairie de Paris rappelle qu'elle a déjà alerté sur les dangers de ces camps installés à proximité des canaux. "L'étroitesse de certains passages entre les tentes des migrants et les canaux, parfois réduite à moins de 50 cm, génère des risques très significatifs de noyade", répète-t-on à la mairie de Paris, qui a installé des barrières à proximité du camp situé près du centre-commercial "Le Millénaire", qui compte 1.500 migrants et dont était issu le jeune Afghan. La maire Anne Hidalgo, qui bataille depuis plusieurs semaines avec les services de l'Etat à propos des campements de migrants réapparus dans le nord de la capitale, a une nouvelle fois interpellé l'Etat, demandant une "mise à l'abri" au "plus vite" des migrants.

 

Collomb défend la mobilisation de l'Etat. Gérard Collomb a défendu mercredi la mobilisation "sans faille" de l'Etat et a fait part de son "désaccord" à Anne Hidalgo, qui a critiqué la prise en charge des migrants dans les campements parisiens, après la mort de l'un d'entre eux par noyade. "Vous vous êtes émue ce jour dans la presse de la situation 'inhumaine' dans laquelle se trouvent les migrants présents dans les campements parisiens. Vous avez souhaité rappeler à l'Etat ses responsabilités et mettez en cause la prétendue décision de l'Etat de mettre fin au dispositif du centre de premier accueil, estimant qu'elle serait à l'origine de la reconstitution de campements. Je ne peux que vous faire part de mon désaccord sur l'ensemble de ces points", écrit le ministre de l'Intérieur dans un courrier adressé à la maire de Paris. "La mobilisation de l'Etat a été sans faille s'agissant de la prise en charge des migrants en Île-de-France", affirme Gérard Collomb. "La commune reste garante de la salubrité et la propreté de son espace", précise en outre le ministre.