La mère de Julie Douib devant la cour d'assises de Haute-Corse jeudi 10 juin. 1:23
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Marion Dubreuil, édité par Laetitia Drevet
Bruno Garcia-Curciani est jugé depuis jeudi pour le meurtre de Julie Douib en mars 2019. S'il a reconnu avoir tiré sur elle, il nie toute prémédition. Une version des faits que balaye l'avocat de la famille de la jeune femme. "Il est encore temps pour lui de dire la vérité", espère-t-il au micro d'Europe 1. 

Le procès de l'ex-compagnon de Julie Douib, accusé de l'avoir assassinée à l'Ile Rousse, en Haute-Corse, en mars 2019, reprend lundi pour un troisième jour d'audience. Lors de l'instruction, Bruno Garcia-Cruciani avait reconnu être venu au domicile de son ex-compagne, dont il était séparé depuis septembre 2018, et lui avoir tiré dessus avant de se rendre aux gendarmes. Entendu vendredi devant la cour d'assises, il a nié tout préméditation. La journée de lundi sera consacrée à la personnalité de l'accusé. Jean-Sébastien de Casalta, l’avocat de la famille de Julie Douib, balaye sa version des faits et espère qu'il livrera "la vérité". 

"Il a préféré s’enfermer dans cette posture du déni"

"C’est quelqu’un d’extrêmement froid, dépourvu d’émotivité. Monsieur Garcia a préféré s’enfermer dans cette posture du déni. Il est encore temps pour lui de dire la vérité, de s’expliquer, d’expliquer par exemple qu’il était envahi par une jalousie terrible et qu’il n’arrivait pas à se dominer, à la contrôler", confie-t-il au micro d'Europe 1. 

Le jour du drame, Bruno Garcia-Cruciani explique qu'il se rendait au stand de tir lorsqu'il a changé d'avis en cours de route pour se rendre chez Julie Douib, pour discuter de la garde des enfants et de son nouveau compagnon. "Vous dites que vous avez sorti votre arme pour l'impressionner ?", lui avait demandé vendredi la présidente. "C'est ça madame", a répondu l'accusé. Bruno Garcia-Cruciani parle d'une dispute qui a mal tourné, d'un tir accidentel puis il évoque un "trou noir". 

Eclairer des "zones d'ombre"

Une version des faits impossible à accepter pour Jean-Sébastien de Casalta. "Il en était arrivé à traquer la mère de ses enfants, à la pourchasser, à la menacer, à la violenter psychologiquement et physiquement. S’il pouvait le dire, s’il pouvait lâcher quelques mots qui puissent nous permettre de comprendre ce qui a pu l’habiter au moment de ce geste, je crois que cela permettrait d’éclairer un certain nombre de zones d’ombre." 

Trentième féminicide sur les 146 dénombrés en 2019, le meurtre de Julie Douib, qui avait déposé plusieurs plaintes et mains courantes contre son ex-compagnon, avait suscité des questionnements et une vive émotion dans toute la France en 2019. Il avait débouché sur le Grenelle des violences faites aux femmes.