Méditerranée : deux pilotes français volent au secours des migrants avec leur propre avion

Les deux pilotes veulent sauver des migrants en Méditerranée. Photo d'illustration.
Les deux pilotes veulent sauver des migrants en Méditerranée. Photo d'illustration. © Angelos Tzortzinis / AFP
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avec AFP , modifié à
Avec leur monomoteur "Colibri", deux pilotes lyonnais vont partir en Méditerranée repérer des embarcations de migrants en détresse.

Ils ont investi leurs économies dans l'achat d'un avion pour la cause des migrants : deux pilotes français débuteront vendredi leurs patrouilles au large de la Libye, pour repérer des embarcations en détresse, a-t-on appris mercredi auprès de l'un d'eux. "Les conditions météo devraient être ce jour propices aux départs des canots de migrants de la côte libyenne et, en conséquence, à notre première patrouille. Aujourd'hui, il y a trop de vent", a déclaré Benoît Micolon, interrogé au téléphone depuis Malte.

Objectif 20 vols par mois. Benoît Micolon, 35 ans, est l'un des deux fondateurs de l'association "Pilotes volontaires" avec son confrère José Benavente, 49 ans. Leur monomoteur léger "Colibri", un MCR-4S capable de parcourir "plus de 1.500 kilomètres par jour", est arrivé lundi à Malte en provenance d'Annemasse, en Haute-Savoie. Les deux amis espèrent assurer depuis cette île "20 vols par mois", d'une durée "de quatre à huit heures chacun". Originaires de Lyon et de la ville voisine de Vénissieux, ils comptent quadriller une bande de 150 kilomètres de long sur 50 km de large devant Tripoli, "là où se concentrent naufrages et sauvetages de migrants". "Depuis le ciel, le champ de vision élargi et la vitesse de vol permettent de couvrir une zone de recherche très étendue. La capacité de repérage depuis les airs est environ 100 fois supérieure à celle des bateaux", explique leur association sur son site internet.

Un appel aux dons. José Benavente et Benoît Micolon, qui se sont connus à l'école de pilotage de Lyon-Bron en 2003, ont investi au total 130.000 euros. Ils en appellent aujourd'hui aux dons. "Nos réserves financières personnelles sont limitées et nous allons avoir besoin d'aide supplémentaire", précise sur le site Joël Benavente, un professionnel des opérations humanitaires depuis près de 25 ans, dans un message vidéo. "Nous avons évalué en effet à 280.000 euros le budget annuel de l'association", a ajouté Benoît Micolon, auprès de qui "des dizaines de pilotes" se sont déjà manifestés pour prendre le relais. Les deux pilotes français doivent en effet mener leurs patrouilles sur leur temps de congés annuels.