Martyre de l'A10 : "Il y avait quelque chose de louche dans cette famille"

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Romane Hocquet, édité par Anaïs Huet , modifié à
REPORTAGE - Dans la commune de Villers-Cotterêt, dans l'Aisne, la mise en examen du père et de la mère d'Inass, "la martyre de l'A10", jeudi, a semé l'émoi et la consternation.
TÉMOIGNAGE

Le 11 août 1987, Inass, 4 ans, était retrouvée morte en bordure d'autoroute, dans le Loir-et-Cher. Trente ans plus tard, les parents de la petite fille, surnommée pendant trois décennies la "martyre de l'A10", ont finalement été identifiés, révélait Europe 1 jeudi. Ils ont été mis en examen pour meurtre et recel de cadavre

"Cette femme était toujours triste". Dans un quartier résidentiel de Villers-Cotterêt se trouve la maison de commerçants sans histoire. Là, une famille vivait comme si la petite Inass n'avait jamais existé. Halima, mère de sept enfants, était connue pour n'en avoir que six. Elle apparaissait comme une voisine "discrète", "froide", selon la description donnée par plusieurs riverains. Christine, qui vit juste à côté, évoque même une femme énigmatique et manipulatrice. "Quand j'ai appris ce drame, je n'ai pas si étonnée que ça. Il y avait quand même quelque chose de louche dans cette famille. Cette femme avait un mal-être, elle était toujours triste, et assez perturbée", confie-t-elle au micro d'Europe 1.

Martyre de l'A10 : "Il y avait quelque chose de louche dans cette famille"

Les parents séparés depuis des années. Le couple de sexagénaires, originaires du Maroc et jusqu'ici inconnus, était séparé depuis 2000. La mère était restée à Villers-Cotterêts, tandis que le père avait rejoint la région parisienne. Les grands enfants du couple faisaient tourner les différents commerces, boulangerie puis kebab. Mais depuis deux ans, le rideau était resté baissé, et Halima vivait seule.

"Il ne fallait pas toucher à ses enfants". Cette mère de famille était vue comme une louve protectrice par Julien, au collège avec l'un des fils, interrogé par Europe 1. "Il ne fallait pas toucher à ses enfants, ne pas les taper, ne pas les insulter. Elle se mettait en première position pour défendre ses enfants", assure-t-il. Pour l'heure, aucun des deux parents ne reconnaît "être l'auteur des violences". Ils ont été écroués jeudi soir.