Marseille : les habitants de la cité visée par un commando armé veulent "vivre en sécurité"

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avec AFP
Plusieurs habitants du quartier de la Busserine ont tenu à briser la loi du silence mercredi, deux jours après l'expédition digne d'un commando qui a semé la peur dans cette cité marseillaise.

Habitants et acteurs du quartier marseillais de la Busserine, traumatisé par l'irruption d'un commando armé de Kalachnikov lundi après-midi, ont dit leur souhait de "vivre en sécurité dans un État de droit", dans un texte collectif mercredi.

Un "événement inacceptable et qui ne doit pas être banalisé". L'irruption d'une dizaine d'hommes en noir, cagoulés, au cours de laquelle un "guetteur", petite main du trafic, semble avoir été enlevé, est lié selon les enquêteurs à des rivalités entre bandes de trafiquants de drogue.  Il s'agit d'un "événement inacceptable et qui ne doit pas être banalisé", souligne le collectif, qui a voulu prendre le temps de se réunir mercredi pour montrer que cette cité déshéritée des quartiers Nord ne restait pas indifférente face à la violence, et briser la loi du silence.

Victimes, "pas complices". "Nous ne sommes pas complices. Non, le réseau et le trafic ne nous font pas vivre. Non, cette situation n'est pas la contrepartie d'un choix qu'auraient fait les habitants (...) de laisser proliférer les trafics pour en profiter", ajoutent les auteurs, qui ont tenu à apporter leur son de cloche après une série de réactions dans la classe politique, jusqu'au chef de l'État qui a déploré la "grande violence" qui gangrène certains quartiers.

"Cette peur vient renforcer l'état d'inquiétude générale". "Aujourd'hui (...) des parents ont peur d'envoyer leurs enfants à l'école, des habitants mettent des meubles devant leurs fenêtres pour éviter les balles perdues, on évite de sortir dans la rue", témoignent-ils. "Cette peur vient renforcer l'état d'inquiétude générale des habitants, dû au stress de la précarité économique et du chômage, au retrait des services publics, aux chantiers permanents de 'rénovation urbaine', à l'étranglement financier des associations de proximité", poursuit le texte, qui souligne aussi la mobilisation et l'engagement "au quotidien" des habitants pour un quartier où il fait "bon vivre malgré les événements de lundi soir".