Marseille : le fléau des épiceries de nuit à cause de nuisances et des ventes illégales

À Marseille, les autorités partent en guerre contre les épiceries de nuit. Les nuisances se multiplient. Pour y faire face, deux arrêtés municipaux, limitant ou interdisant la vente d'alcool ou de protoxyde d'azote, ont été pris et 25 fermetures administratives ont été ordonnées en 2024.
Les mesures prises ces dernières années ne semblent pas suffire contre les épiceries de nuit à Marseille. Des doutes planent autour de possible blanchiment d'argent. Mais dans les quartiers concernés, comme celui de la Capelette, dans le 10ᵉ arrondissement de la ville, les habitants sont à bout.
"Les policiers que nous sommes se posent des questions"
La nuit tombée, on ne voit qu'elles. Les enseignes lumineuses pullulent sur l'avenue et autour, les nuisances se multiplient. "À minuit, vous avez des scooters qui restent allumés et vrombissent jusqu'au petit matin. Et ils font n'importe quoi, parce qu'on ne sait pas trop s'ils sont très clairs. On ne sait pas ce qui est vendu là-dedans", déplorent Julie et Eve, deux riveraines.
Les habitants comme Luc ne comprennent pas que ces épiceries se multiplient, et remplacent petit à petit le reste des commerces traditionnels : "On en a répertorié six sur un petit périmètre. Une seule suffirait pour dépanner les gens. Quel est le rôle d'une épicerie de nuit ? C'est de dépanner les gens qui ont des horaires de travail atypique. Mais ce ne sont pas forcément les travailleurs qui fréquentent ces épiceries, ce sont des jeunes. Est-ce qu'il y a des mineurs ? Je pense que oui. Donc, là aussi, il faudrait un contrôle".
Certains commerces pourraient même servir à blanchir de l'argent, soupçonne Rudy Manna, porte-parole du syndicat de police Alliance : "Irrémédiablement, les policiers que nous sommes se posent des questions. Si on doit travailler sur un éventuel blanchiment, ce que ne sont pas des dossiers qu'on règle en 48 heures. Ce sont des affaires qui sont sur plusieurs mois, qui mobilisent plusieurs policiers, plusieurs agents fiscaux".
Le préfet de police promet de trouver très prochainement une solution légale, pour obliger ces commerces à fermer la nuit dans des secteurs les plus problématiques, comme certains quartiers du centre-ville par exemple.