La justice demande que les écoles maternelles de Marseille rouvrent leurs portes. Image d'illustration. 1:57
  • Copié
Nathalie Chevance édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Fermées pendant plus de trois mois à cause du coronavirus, les petites sections de maternelle de Marseille doivent rouvrir. C'est la décision prise par la justice, vendredi, contre l'avis de la municipalité. Mais les parents doivent encore attendre que la mairie rouvre effectivement les classes.
REPORTAGE

À Marseille la justice donne tort à la mairie. Les petites et très petites sections de maternelle de la ville n'ont pas rouvert après le confinement. La mairie avait décidé de manière unilatérale de garder fermées ces classes jusqu'en septembre. Le tribunal administratif demande désormais leur réouverture, le coronavirus n'étant pas considéré comme une raison impérieuse de fermeture. Mais la décision, prise vendredi, n'est pas encore suivie d'effets. Les enfants de trois ans et en dessous, soit 10.000 élèves marseillais demeurent privés d'école.

"Aucune raison impérieuse rendant nécessaire la fermeture"

Lors d'une décision en référé, vendredi, le tribunal administratif a dit oui à la réouverture de ces classes demandée par des parents d'élèves qui avaient porté la question devant la justice. D'après le tribunal administratif il y va du droit à l'éducation et à l'instruction et il n'y a aucune raison impérieuse rendant nécessaire la fermeture généralisée de certains niveaux. 

Pourtant, trois jours après, devant l'école Désirée-Clary, classée Rep, qui aurait dû accueillir une vingtaine d'enfants de petite et très petite section de maternelle, aucune information à destination des parents, rien d'affiché sur les panneaux, en dépit de cette décision de justice. Du côté de la ville, on explique qu'il faut pour l'instant recenser toutes les familles qui veulent effectivement remettre les enfants en classe.

Un "manque de considération des parents et de leurs enfants"

Quant aux parents interrogés par Europe 1, ils sont prêts à accepter un regroupement des enfants pour permettre une reprise de contact avec l'école a minima et au plus vite. Pour ces parents, il était impensable de priver les tout petits d'école jusqu'en septembre, comme le dénonce Nassima, maman d'une petite Léa. "Ma première motivation c'est le retour de Léa à l'école, puisqu'elle a très envie de retourner voir ses copains, de retrouver ses repères, de retrouver son maître, Monsieur Richard, d'être en contact avec les autres, de retrouver une vie normale, d'être déconfinée, comme nous." "Elle le vit mal parce que du jour au lendemain ça s'est arrêté, plus rien", raconte cette mère d'élève.

Elle dénonce également le manque de communication des autorités au moment de la fermeture, et le silence depuis. "On l'a pris comme une claque vraiment, on s'est dit ce n'est pas possible, c'est une fake news. Ce qui me choque le plus c'est le manque d'information, le manque de considération des parents et de leurs enfants". Pour Nassima, le problème n'est pas la réouverture en juin à proprement parler, "ce n'est pas l'histoire d'un mois, c'est l'histoire de six mois de rupture, de mars à septembre et ça ce n'est pas admissible, c'est pour ça qu'on est allé devant la justice".