Marie-Thérèse a été agressée dans son immeuble : "Je ne me sens pas en sécurité"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Marie-Thérèse dit ne plus se sentir en sécurité dans son immeuble après avoir subi deux agressions dans les escaliers. L’une il y a trois ans et l’autre il y a une quinzaine de jours. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne", Marie-Thérèse s’émeut des deux agressions qu’elle a subies.
TÉMOIGNAGE

Marie-Thérèse a subi deux agressions dans son immeuble, à quelques années d’intervalle. Il y a trois ans, le compagnon d’une de ses voisines l’a violemment frappée au visage, lui cassant les dents de devant et lui fendant la lèvre. Puis récemment, Marie-Thérèse a été à nouveau agressée dans l’escalier par deux jeunes qui lui ont volé son sac. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Marie-Thérèse confie ne plus se sentir en sécurité.  

"Il y a trois ans, je montais les escaliers de mon immeuble. J’allais ouvrir ma porte et d’un seul coup, j’ai reçu un coup de poing en pleine figure. J’ai eu quatre points de suture à la lèvre. Je saignais, c’était terrible. C’était le compagnon de la voisine du troisième. Lui n’habite pas là, il vient seulement la voir. Il doit avoir 65 ans. J’ai encore mal à la bouche, il m’avait cassé toutes les dents de devant et j’avais la lèvre fendue.

" Il continue de venir "

Je ne sais pas pourquoi il m’a attaquée comme ça, je ne l’ai jamais su. Il n’avait pas de motif valable a priori. J’ai porté plainte. Un jugement en correctionnel a été prononcé le 8 février 2018. Pendant trois ans, il ne doit pas être dans les parages, mais il continue de venir. Je ne me sens pas en sécurité. Il ne me menace pas, mais il m’insulte. Je l’ai entendu quand il montait les escaliers et que je descendais. Je ne le tolère pas. Je tremblais. Heureusement qu’une de mes filles vit avec moi.

Je suis allée au commissariat pour leur dire, ils m’ont dit d’appeler le 17 et qu'ils viendraient tout de suite. En effet, j’ai appelé le 17 et ils l’ont dégagé. Il a aussi reçu une contravention parce qu’il se trouvait là alors qu’il ne devrait pas y être. J’ai vu par la fenêtre qu’il venait encore. Je ne vais pas appeler la police à chaque fois. Il devait me verser des indemnités, mais il ne le fait pas non plus.

" J’ai failli étouffer "

Cela s’est passé il y a trois ans, mais il y a quinze jours, j’ai encore été agressée dans les escaliers. Il devait être 20 heures. Je rentrais des courses. C’étaient deux jeunes. J’ai failli étouffer. Ils sont arrivés derrière moi, je ne sais pas d’où ils sortaient. Ils ont dû me repérer avant. Il y en a un que je ne pouvais pas voir parce qu’il me tenait. L’un d’eux m’étranglait et disait : "Si tu cries, je te tue". L’autre a dit : "Donne-moi ton sac".

La police et les pompiers sont venus rapidement. Une voisine les a appelés parce qu’ils m’ont tout pris, mon téléphone, ma carte bleue... Ça s’est passé à une rapidité, j’étais complètement sonnée. J’ai failli rouler dans les escaliers. Ils ne les ont pas attrapé. Les policiers m’ont montré des photos et j’ai cru en reconnaître un, mais je n'en suis pas sûre. Ils font une enquête.

J’habite en centre-ville à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Cela fait seize ans que j’habite ici et je n’ai jamais eu à me plaindre de quoi que soit. J’ai 71 ans. Je suis forte de caractère, mais là, c’en est trop. Je vais voir un psychologue. Il le faut parce que je ne tiens plus, je ne sais plus quoi faire et pourtant je sors. Je veux quand même sortir. J’ai eu très peur, mais je ne vais pas leur faire le plaisir de ne plus sortir."