Maltraitances : des associations appellent Macron à mieux protéger les enfants

Les associations de protection de l'enfance demandent à Emmanuel Macron de "corriger les dysfonctionnements" de la protection des enfants victimes.
Les associations de protection de l'enfance demandent à Emmanuel Macron de "corriger les dysfonctionnements" de la protection des enfants victimes. © Johan ORDONEZ / AFP
  • Copié
avec AFP
Dans une lettre ouverte, huit associations appellent le président Emmanuel Macron à "corriger les dysfonctionnements" de la protection des enfants victimes de maltraitances et d'inceste. Elles réclament une contre-expertise et une décision prise de façon collégiale quand il est mention "d'aliénation parentale".

Huit associations appellent le président Emmanuel Macron à "corriger les dysfonctionnements" de la protection des enfants victimes de maltraitances et d'inceste, selon une lettre ouverte consultée mardi par l'AFP. Les associations de protection de l'enfance, de professionnels, ou réunissant des mères - CDP Enfance, Reppea, Protéger l'enfant, Peau d'Âme, #WeToo, Prévenir et Protéger, Collectif Enfantiste, Innocence en Danger - ont adressé fin mai une lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle sur ce thème.

Elles demandent "que chaque fois que les termes 'syndrome d'aliénation parentale', 'aliénation parentale' (...) sont utilisés par un juge ou par un expert, une contre-expertise soit systématiquement effectuée et que la décision finale soit prise de façon collégiale".

La crainte des sanctions de l'Ordre des médecins

Mis au point par le très controversé psychiatre américain Richard Gardner, le "syndrome d'aliénation parentale" (SAP) prête à l'un des parents l'intention de manipuler son enfant pour écarter l'autre parent. Non reconnu officiellement, il est évoqué lors des procédures judiciaires et, selon les associations, est utilisé pour discréditer la parole de l'enfant qui évoque des faits incestueux. Par ailleurs, les associations signataires demandent que "le Conseil de l'Ordre des médecins ne puisse plus exercer de sanction disciplinaire pour immixtion dans la vie familiale contre les médecins auteurs de certificats médicaux dans de tels contextes".

"La crainte de ces sanctions participe au faible taux de signalements effectués par les médecins", indiquent-elles, alors que selon la Haute Autorité de Santé 5% seulement des signalement pour maltraitance émanent des médecins. Le Conseil d'Etat a annulé lundi l'interdiction provisoire d'exercer la médecine infligée par l'Ordre des médecins à une pédopsychiatre de Toulouse, le Dr Eugénie Izard, pour avoir signalé des suspicions de maltraitances à un juge des enfants.

Proscrire le recours au syndrome d'aliénation parentale

Les adultes cherchant à protéger les enfants victimes de maltraitance et d'inceste "se heurtent très souvent à un mur d'attaques virulentes de la part du Conseil de l'Ordre des médecins et de l'institution judiciaire, dispositifs pourtant chargés de la protection de l'enfance", estiment les associations.

Chargée de faire des préconisations de politiques publiques pour mieux protéger les enfants, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) appelle à protéger les médecins "protecteurs" des poursuites disciplinaires et à "proscrire le recours au pseudo syndrome d'aliénation parentale".