Loi Duplomb : à la veille de l'examen du texte à l'Assemblée, les agriculteurs du Tarn-et-Garonne reprennent leur mobilisation
À la veille de l'examen à l'Assemblée nationale de la proposition de loi Duplomb, les syndicats agricoles appellent à une nouvelle mobilisation. Tracteurs et manifestants sont attendus lundi à Paris pour défendre une loi jugée vitale, mais fortement amendée en commission.
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à manifester lundi à Paris, en réponse à ce qu’ils considèrent comme un affaiblissement du texte Duplomb, censé lever les contraintes pesant sur leur profession. Pour les syndicats agricoles, la proposition de loi a été vidée de sa substance lors de son passage en commission.
Des convois en route vers Paris
Des convois de tracteurs, notamment venus du Tarn-et-Garonne, sont attendus dans la capitale. Plusieurs dizaines d’agriculteurs feront le déplacement en bus. "Ici, on est en Tarn-et-Garonne, on est loin de Paris, donc quand on s’exprime, ils ne nous entendent pas. Donc, on va aller sous leur fenêtre pour leur expliquer notre mécontentement", explique Damien Garrigues, président de la FDSEA. Il appelle les députés à "venir discuter dans la rue" et à "écouter le terrain".
Les agriculteurs défendent le texte initial, tel qu’adopté par le Sénat, qu’ils jugent "allant dans le bon sens". Parmi les mesures clés : le stockage de l’eau et l’usage de certains produits phytosanitaires. "Aujourd’hui, on a de l’eau qui tombe en quantité et on ne peut même pas la stocker. C’est une aberration totale", déplore-t-il.
"Le premier impacté, c'est moi"
Sur l’usage de l’acétamipride, un insecticide controversé, le même arboriculteur précise : "Ça ne tue pas les abeilles. Si je tue les abeilles, demain, j'ai plus de production. Donc le premier impacté, c’est moi." Pour de nombreux manifestants, cette loi représente un tournant. "Nous, ce qu’on veut, c’est que cette loi soit votée dans son intégralité. Et on passe à autre chose. Parce que si ce n’est pas le cas, je peux vous dire que 2024, ça aura été des préliminaires."
Lundi, ce sont près de 3.500 amendements qui doivent être examinés à l’Assemblée nationale. Une journée décisive pour le monde agricole.