«C'est une trahison» : pourquoi les agriculteurs se mobilisent-ils ce vendredi ?
Ce vendredi, des centaines d'agriculteurs se mobilisent dans plusieurs régions. Objectif : dénoncer l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur, qui est en passe d'être ratifier, mais pas seulement. Les agriculteurs sont exédés par les difficultés quotidiennes, alors que Bruxelles ouvre les portes à des denrées étrangères.
Mobilisés pour dénoncer l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur en passe d'être ratifié... À l'appel de deux syndicats agricoles, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs, les agriculteurs sont dans la rue ce vendredi. Les exploitants sont excédés par les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien, et le très polémique accord Mercosur-UE à tout d'une goutte qui fait déborder le vase. En témoigne notamment l'importation de sucre qui fait grincer des dents les bettraviers.
"On n’a pas besoin de ça"
"C’est une trahison de l’Europe parce qu’on sait très bien le faire en France et on n’a pas besoin de ça", dénonce au micro d'Europe 1, Guillaume, installé depuis 2011 dans une exploitation qui compte 80 hectares de betteraves sucrières. "Quand on voit le Mercosur qui ouvre en grand les portes de l’Europe et de la France aux importations de denrées agricoles étrangères, et qu'en face on nous met toujours plus de contraintes, des interdictions... On a quand même un sentiment d’abandon."
Cet accord doit permettre à l’Union Européenne d’exporter notamment plus de voitures. Incompréhensible pour Benoit Raux, secrétaire général de la FDSEA du Nord. "C’est un grand ras-le-bol général. On préfère encore une fois sacrifier l’agriculteur au profit de l’automobile, l’acier et plein d’autres choses…On veut aussi expliquer aux Français que ce qu’ils vont manger dans leur assiette est impropre."
Impropre car on ne connaît les conditions de production des produits qui vont être importés dans ces pays d’Amérique du Sud, assure-t-il. Un flou qui tranche nettement avec l’agriculture française a toujours été, selon lui, très vertueuse et transparente.
"Si les agriculteurs ne sont pas écoutés, ils repartiront en mobilisation"
Yannick Fialip, président de la commission économie du syndicat agricole FNSEA, estime qu'il y a eu plus de "1.000 agriculteurs mobilisés à différents endroits : sur les ronds-points, devant les préfectures...". "Si les agriculteurs ne sont pas écoutés, ils repartiront en mobilisation", a-t-il assuré.
Cette manifestation était selon lui "un premier coup de semonce" qui connaîtra une "montée en puissance dans les semaines à venir car notre agriculture est en danger", a rappelé Yannick Fialip.
"Nous avons une baisse de production généralisée, avec la balance commerciale agroalimentaire française qui va s'approcher de zéro. C'est aussi un moyen de répondre aux défis du budget de la Nation. Si on produit plus d'agriculture, on produit des richesses et donc on a plus de pouvoir d'achat. Et donc, avoir un budget plus équilibré de la nation", a-t-il conclu.