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Maximilien Carlier // Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP , modifié à
Secouée par les émeutes à la suite de la mort de Nahel, la commune de Mons-en-Barœul, à côté de Lille, pense ses plaies lentement. La mairie de la commune a été incendiée, détruisant des milliers de documents administratifs. Pour les riverains, c'est la douche froide.
REPORTAGE

Deux mois après les émeutes survenus suite à la mort de Nahel, les séquelles des dégradations des biens publics sont encore présentes un peu partout en France. À Mons-en-Barœul, à côté de Lille, difficile de ne pas passer à côté des dégâts. 

Dans cette ville, le garage de la police municipale et surtout la mairie, ont été incendiés. Pendant près de quatre heures, des mortiers ont été tirés sur la façade de l'hôtel de ville. Depuis une mairie annexe a été rouverte mais elle fonctionne de manière dégradée.

Des milliers de papiers détruits

À l'intérieur de cette mairie d'urgence, des fils pendent au plafond, une palette traîne au sol avec des cartons à l'intérieur… Pas les meilleures conditions pour accueillir du public. À la sortie du bâtiment de fortune, les usagers ne cachent pas leur insatisfaction : "J'avais des documents que je voulais récupérer. Ils ont brûlé avec la mairie. C'étaient des documents d'urbanisme qu'on a pris le temps de faire… Il faut les refaire maintenant", s'agace Walid au micro d'Europe 1. 

Impossible également pour les habitants de renouveler leur carte d'identité ou leur passeport, les machines ayant été détruites dans l'incendie. Pour les agents, les tâches administratives sont considérables. "Tous nos dossiers de mariages prévus au cours des mois à venir ont brûlé. Donc on recontacte tous les futurs mariés pour pouvoir reconstituer les dossiers au fur et à mesure", explique Bertrand Lesain, directeur des affaires générales.

Un situation précaire qui devrait encore durer

"C'est du travail, c'est beaucoup de travail", ajoute le fonctionnaire. Locaux exigus, des fonctionnaires, parfois les uns sur les autres… Cette situation inconfortable devrait perdurer encore quelques mois. "Le délai (pour reconstruire la mairie, ndlr) est plutôt de l'ordre de deux ans. La facture est au-delà de cinq millions d'euros de travaux", souligne Rudy Elegeest, le maire de Mons-en-Barœul.

C'est le bien commun des habitants qui a été détruit, ajoute l'élu. Au total, 17 personnes ont été interpellées à la suite de ces émeutes dont six Monsois.