L'incendie dans les Pyrénées-Orientales stabilisé, un camping détruit

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L'incendie dans les Pyrénées-Orientales est désormais stabilisé selon les autorités locales bien qu'un camping ait été détruit. © RAYMOND ROIG / AFP
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avec AFP // crédit photo : RAYMOND ROIG / AFP
Une partie des Pyrénées-Orientales a été ravagée par un incendie depuis la nuit de ce lundi à mardi. Près de 3.000 personnes ont ainsi dû être évacuées alors qu'un camping a été détruit dans la zone d'Argelès-sur-Mer. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s'est rendu sur place mardi après-midi.

Un camping a été détruit à Argelès-sur-Mer lors d'un incendie qui a parcouru 480 hectares dans les Pyrénées-Orientales au cours de la nuit de lundi à mardi, et une quarantaine des 3.000 personnes évacuées attendent dans un gymnase d'être relogées ou de rentrer chez elles. L'incendie, qui a aussi affecté les communes de Saint-André et de Sorède, a pu être "fixé, stabilisé" dans la nuit.

Mais des centaines de pompiers ont continué à surveiller et arroser les pinèdes brûlées pour éviter toute reprise du feu pendant toute la journée de mardi, selon le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS).Ils devaient être encore 240 pour la nuit de mardi à mercredi, a précisé le SDIS 66. Les flammes ont touché 30 maisons et pénétré dans huit d'entre elles, tandis qu'un entrepôt a été "fortement impacté", de même que l'un des campings, a expliqué à l'AFP le préfet Rodrigue Furcy. 

Sur les 300 personnes évacuées du camping dévasté encore hébergées dans un gymnase d'Argelès mardi matin, plus de 250 ont été accueillies dans d'autres campings ou hôtels, ou sont parties, a précisé mardi soir à l'AFP le maire de la ville, Antoine Parra. Des lits de camp ont été installés dans le gymnase. Le préfet et le maire y ont passé une partie de la journée à écouter des vacanciers qui, ayant parfois tout perdu dans le départ précipité du camping, leur ont fait part de leurs difficultés. "On les aide à se projeter sur la suite. On est à leur côté pour les aider dans leurs choix et leurs démarches", affirme Rodrigue Furcy.

Angoisse des campeurs

"On est là pour recueillir leurs doléances. Certains sont dans l'angoisse", "leur beau temps a viré au cauchemar", ajoute Antoine Parra. Devant le gymnase, Laetitia Richard raconte son départ en catastrophe du camping des Chênes Rouges, ravagé par les flammes. "On rentrait de balade et on a vu la fumée. On s'est dit, 'c'est pas possible !' L'année dernière déjà, on était en Gironde, mais à 30 km du feu. Cette fois-ci c'était tout près", explique-t-elle à l'AFP. "On a chargé ce qu'on a pu et on est parti. On est en vie, c'est le principal", ajoute cette femme de 39 ans, venue des Sables-d'Olonne, en Vendée, avec son mari et ses deux enfants passer des vacances à Argelès.

"On était dans la piscine et on a vu de la fumée et des cendres. Quand j'ai vu les avions, on a pris nos affaires", témoigne Stéphanie Bodinier, 49 ans, qui habite près d'Angers, et est venue en vacances avec son époux et sa fille. Il n'y a pas eu de victime parmi la population. Selon la sécurité civile, 19 pompiers ont été légèrement atteints après avoir inhalé les fumées et un vingtième a été plus gravement blessé. Au total quelque 650 pompiers et des moyens aériens ont été mobilisés pour combattre cet incendie, qui avait démarré lundi en fin d'après-midi à Saint-André.

Frontalières avec l'Espagne, les Pyrénées-Orientales sont le département français le plus touché par la sécheresse. Le risque incendie y est très élevé, rappelle le préfet. "Nous avons plusieurs départs de feu par jour", précise-t-il.

Vigilance sécheresse

"Les Pyrénées-Orientales souffrent depuis le début de l'année d'une sécheresse accrue, ils sont en vigilance rouge sécheresse. Beaucoup d'actions de prévention ont été menées par les sapeurs-pompiers. Pour autant, des départs ont été constatés, ce qui montre que le secteur est une véritable poudrière", analyse Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Une enquête a été ouverte pour "incendie volontaire aggravé par la mise en danger d'autrui" afin de déterminer l'origine du feu, ce qui ne signifie pas que la piste criminelle soit privilégiée, a indiqué à l'AFP le procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé.

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s'est rendu sur place mardi après-midi pour "témoigner de la solidarité du gouvernement à ceux directement" affectés pour l'incendie, a-t-il déclaré à Argelès. Également présente, la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a notamment tenu à "témoigner son soutien (...) aux forces de sécurité civile qui ont été héroïques face à ce feu".